Tous les commentaires sont permis, męme les plus contradictoires. Soit que les grands avionneurs nous préparent une gigantesque Ťbulleť aéronautique ŕ force d’accepter des commandes toujours plus nombreuses passées par des compagnies trop sűres de leur avenir. Soit que l’industrie des transports aériens confirme, tout simplement, que son trafic va doubler de volume dans les 12 ŕ 15 prochaines années. A chacun sa vérité.
Quoi qu’il en soit, Airbus, Boeing et quelques outsiders sont portés par les événements. On retiendra l’annonce, en quelques heures, de nombreuses commandes nouvelles, pour certaines d’entre elles attendues, pour d’autres surprenantes.
On commencera par l’engagement d’Air France-KLM, attendu depuis plusieurs mois, portant sur vingt-cinq A350XWB et un męme nombre de Boeing 787. Dans un cas comme dans l’autre, vingt-cinq options sont prévues. Airbus a aussitôt annoncé la bonne nouvelle tandis que Boeing a choisi d’attendre patiemment que l’intention devienne commande ŕ part entičre. Le groupe franco-hollandais, comme on s’y attendait, a choisi de jouer la carte du politiquement correct, en retenant les deux fournisseurs rivaux, ce qui ne l’aidera évidemment pas ŕ rationaliser sa flotte.
Singapore Airlines, pour sa part, a confirmé mercredi l’achat de 30 A350XWB (et 20 autres en option) et, peu aprčs, Sri Lankan Airlines a passé commande de quatre avions du męme type et de six A330.Une bonne journée pour l’avionneur européen !
Boeing n’est pas en reste, bien au contraire. Le turbulent Michael O’Leary, directeur général de Ryanair, est venu au Bourget pour annoncer l’achat de non moins de 175 Boeing 737-800. Ray Conner, patron de Boeing Commercial Airplanes, était évidemment ravi (notre illustration). Une fois de plus, on aimerait en savoir davantage sur un tel contrat, la compagnie irlandaise ayant curieusement opté pour la version Ťancienneť du 737 et non pas le MAX remotorisé. On imagine de grandes concessions sur les prix (le montant officiel du contrat est de 15,6 milliards de dollars) mais Ryanair, le moment venu, risque une sérieuse pénalité en matičre de valeur résiduelle de ses avions. Etonnant.
En revanche, c’est le 737 MAX qui a été retenu par le loueur CIT Aerospace (30 exemplaires) et Travel Service (Tchéquie) qui en a commandé trois. Oman Air, pour sa part, a commandé cinq 737-900ER ŕ distance franchissable augmentée. Korean Air a retenu l’attention pour une tout autre raison : elle a commandé cinq 747-8, suscitant du coup un net regain d’intéręt pour le Jumbo Jet. Les Coréens ont aussi acheté six 777-300ER.
Dans une autre catégorie, le HGI Capital Group de Barcelone a annoncé sa décision d’acheter dix ATR 72-600 et de prendre des options sur dix exemplaires supplémentaires. Un engagement annoncé ŕ présence de Nicole Bricq, la ministre française du Commerce extérieur. Curieux !
Enfin, c’est le Nigeria qui a permis ŕ Bombardier de sauver la face. Arik Air lui a acheté quatre biturbopropulseurs Q400 et trois biréacteurs CRJ. Mais c’est en vain que l’on attend que le C.Series fasse l’objet de nouvelles commandes.
La conclusion est simple : que d’avions !
Pierre Sparaco - AeroMorning