Un commentateur s’étant, me semble-t-il, senti attaqué en tant que fonctionnaire par mon précédent billet, j’apporte précision et complément à ce texte.
Je m’étais peut-être mal exprimé mais mon intention n’était pas d’apprécier le possible alignement du calcul d’une pension dans le public sur celui du privé. Je tenais simplement à m’élever contre l’affirmation selon laquelle l’économie ainsi réalisée serait minime. Selon moi, le prétendre résulte, soit de l’incompétence, soit d’une volonté de dissimulation. Et j’estimais grossièrement qu’une telle mesure entraînerait une baisse de 10%dans les pensions du public.
Je ne pense pas être de ceux qui crient haro sur les fonctionnaires. Au contraire, il s’agit de millions de salariés indispensables à notre vie de tous les jours, ne serait-ce, pour ne citer que ceux-ci, dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de notre sécurité. Et pour ce qui est de l’accusation de fainéantise,j’affirme que dans le privé aussi on trouve des paresseux.
Cette réaction m’est apparue comme une manifestation du syndrome : « ailleurs, l’herbe est plus verte ». Je ne dispose pas de statistiques sur les salaires des uns et des autres mais il est notoire que ceux du public sont inférieurs à ceux du privé et ne permettent pas à tous les fonctionnaires de se constituer un complément de retraite. Par contre ce ne sont pas tous les salariés du privé qui voient leur entreprise leur rembourser une partie de leurs frais de voiture et, pour ce qui est de l’intéressement, des grandes entreprises savent réduire leurs bénéfices. Elles constituent par exemple des provisions pour financer des plans de départ, diminuant ainsi leurs impôts et faisant disparaître tout intéressement.
J’indique ici quelques points dans ma carrière que je considère, sans être prestigieuse, honorable. Me considérant plutôt privilégié, je ne me plains aucunement mais signale ici quelques faits : après mes débuts en 1967, dès 1968, une fusion m’a privé du logement jusqu’ici assuré par mon entreprise, même si les accords de Grenelle n’ont eu aucun effet sur mon salaire. En 1977, le plan Barre a réduit l’indexation des salaires sur la hausse des prix. Les augmentations générales ont ensuite disparu et, à partir de 1992, comme des centaines de mes collègues dits âgés, j’ai subi des pressions pour quitter l’entreprise. J’ai pu résister jusqu’à ma retraite, contrairement à des centaines de milliers d’autres salariés moins protégés.
Je ne sais si la garantie d’emploi dont bénéficiaient les fonctionnaires est toujours en vigueur. Si elle l’est, et surtout sans mutations forcées ni déqualifications, il me semble en ces temps de licenciements que c’est un élément à ne pas oublier dans les comparaisons public-privé.