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Y’A BON AWARDS 2013 : La droite n’a pas le monopole du racisme!

Publié le 20 juin 2013 par Diesemag @diesemag

Le lundi 10 juin au Cabaret Sauvage (Paris) l’association Les Indivisibles organisait la 5ème cérémonie des Y’A Bon Awards soutenue par un jury composé de l’animatrice TV Enora Malagré, le géopolitologue Pascal Boniface, l’humanitaire Rony Brauman, l’humoriste Océanerosemarie, les journalistes Denis Robert, Yasmine Chouaki, Anasthasie Tudieshe et Nadir Dendoune, le fondateur d’Act Up Didier Lestrade, la Présidente de la Fondation Frantz Fanon : Mireille Fanon-Mendès-France, les musiciens DJ Pone, DJ Cut Killer et Marco Prince, la championne de boxe et écrivaine Aya Cissoko, l’entrepreneure Laurence Méhaignerie, l’initiateur de la Marche pour l’Egalité de 1983 Toumi Djaidja et enfin le producteur et auteur du film “La Cité Rose” Sadia Diawara. Pour la première fois, présidence normale oblige, le palmarès est parfaitement paritaire.

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La cérémonie débute avec la prise de parole du président de l’association les Indivisibles, Gilles Sokoudjou, qui invite sur scène les amis de Clément M., mort quelques jours avant sous les coups d’un membre de l’extrême-droite.

 

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-Minute de silence- suivi d’un petit rappel des faits, et d’une mise en garde contre le détournement politique, ou la récupération de ce drame à des fins ambitieuses et personnelles par certaines personnes. Le message est passé, et l’émotion dans la salle témoigne de l’importante corrélation entre cet événement et le combat mené par les Indivisibles.

Comme chaque année, l’évènement est animé par Raphal Yem, qui assure le show par ses blagues et son humour fin et dénonciateur. Quelques vidéos viennent rythmer les transitions entre chaque remise de prix, mais comment détrôner « Bref, jcrois que je suis raciste » ? Les vidéos sont moins convaincantes et pertinentes…mais après tout on est pas là que pour rire alors on ne leur en veut pas ! L’énérgie et la spontanéité de Raphal Yam aura raison des perturbations causées par les différents couacs techniques pour sauvegarder l’engouement de l’assemblée. Un seul objectif nous réunit : combattre les préjugés et le racisme sous toutes ses formes. Parlons-en justement de la sélection : malgré une année 2012 particulièrement riche en la matière, les propos sélectionnés ne semblaient pas tous exorbitants, leur caractère choquant ne ressortait pas avec autant de violence que dans les éditions précédentes. On peut aussi se questionner si certaines déclarations n’étaient pas sorties du contexte…? Pourtant entre la fin du règne sarkozyste, les opérations militaires au Mali, le spectre de l’invasion des envahisseurs immigrés…bref autant de pistes et de débordements qui auraient pu être retenus, ou mis en lumière. (NDLR : Où est-ce nous qui sommes tellement habitués à entendre les propos sélectionnés qu’on en arrive à banaliser leur impact sociologique?)

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Le temps fort de cette année, fût l’arrivée de Christophe Barbier (Directeur de la rédaction « L’Express ») venu récupérer sa banane d’or sous les huées et applaudissements mitigés saluant son courage ou son culot, au choix. Au-delà de sa présence effective, on s’attardera un chouïa sur la justification donnée par le personnage : « vous comprenez en mettant un titre – et une image, tant qu’à être outranciers soyons le à fond- choquant et démagogique -voire complètement faux-, on attire le chaland du lecteur. Sinon il n’achèterait pas. Et comme ça, dans nos articles on explique que, par exemple, la peur de l’Islam peut parfois s’avérer irraisonnée, etc. » Juste une petite précision personnelle, Mr Barbier : d’une part votre excuse ne prend pas en compte les gens qui ne font que passer devant la couverture de votre magazine et ne lisent pas la prose humaniste et raisonnante qu’il contient,  ne retenant que le message de la couverture. De plus, nous n’avons pas le souvenir d’avoir effectivement constaté lors de nos -heureusement rares- lectures de votre tabloïd un réel ton apaisant et anti démagogique. Votre réponse semble plutôt se situer dans la catégorie des Patrick LeLayteries, fer de lance du journalisme de divertissement, qui se contente de considérer sa mission uniquement sous l’angle mercantile : si on ne vend pas, on disparait. Alors peu importe le contenu, pourvu qu’il soit vendeur. On dirait du Séguéla, c’est tout à l’honneur de la profession.

Les Y’a Bon Awards n’ont épargné personne : blanc/jaune/rouge, gauche/droite… le racisme n’a pas de couleur de peau ni de couleur politique. Les épinglés ne sont pas forcément « blanc, riche et de droite » ! Tout le monde est un peu raciste, avouez-le… c’est d’ailleurs ce qu’on retient du discours final de Gilles, en effet personne n’a le monopole du racisme, ce qui est dangereux et sinistre, c’est de le retrouver dans les médias, véhiculé par des personnalités soi disant intellectuelles et bien pensantes, mais surtout et malheureusement influentes ! Le refus de l’institutionnalisation du racisme est le rôle de cette récompense, et plus largement celui des Indivisibles. On ne peut pas rester indifférent, continuer de faire semblant en société, se faire mépriser à la tv et continuer à supporter des propos ouvertement racistes tels que ceux de Guerlain ou de  Zemmour!

#Conclusion : même si la cérémonie fût moins punchy que d’habitude et quelques déclarations sujettes à caution, on peut laisser de côté ces considérations pour adresser un grand BRAVO aux indivisibles pour leur combat. Il n’est pas facile de jongler avec l’humour dans ce type de débat et c’est très épuisant pour le moral, de se retrouver chaque année avec un cru de dérapages qui ne cessent d’augmenter…C’est par l’existence d’alarmes de ce type qu’on peut mesurer et dénoncer la déviance d’une société vers une radicalisation des discours et une opposition des strates de la société les unes aux autres.

 #DieseMag est fier d’avoir été partenaire de cette édition 2013.  On vous invite (re)découvrir les résultats.

Et les gagnants sont…

C’est sous les rires nourris d’une salle comble qu’on été auréolés d’une peau de banane dorée les personnalités publiques qui se sont illustrées par leurs déclarations tonitruantes : le prix de « Super Patriote » gagné haut la main par l’actrice Véronique Genest gardienne auto-proclamée de la démocratie contre l’Islam, le chroniqueur Franck Tanguy un peu trop fou du volant remporte le trophée « Retourne chez ta mère », dans la catégorie « Territoires perdus de la République » c’est le président de l’UMP Jean-François Copé boulanger à ses heures qui ôte le pain au chocolat de la bouche des musulmans, le prix des nostalgiques du « Au bon vieux temps des colonies » revient de plein droit au député UMP Jean-Sébastien Vialatte, la philosophe Elisabeth Badinter mobilisée contre le terrorisme niché près de nos chères têtes blondes gagne la peau de banane du « Racisme à peine voilé » tandis que la journaliste multirécidiviste Elisabeth Lévy désormais habituée des Y’A Bon Awards triomphe avec un couronnement « Pour l’ensemble de son œuvre ». Aucun des lauréats n’a répondu à notre invitation, nous tenons donc à leur dispositions leurs trophées amplement mérités.

Nous vous invitons à savourer leur délicieuses déclarations :

 Prix « Super Patriote »

Véronique Genest : Actrice « J’ai dit que je trouvais l’islam dangereux pour notre démocratie et qu’il nous le prouvait tous les jours. »

« Alors tout de suite : ‘Islamophobe ! Raciste !’, alors moi j’ai réfléchi. J’ai réfléchi et je me suis dit : « Islamophobe. Islamophobe ça veut dire c’est la phobie c’est la peur. C’est bien ça ? Alors effectivement peut être je suis islamophobe. Ce soir je fais mon coming out : oui probablement que je suis, comme beaucoup de français, islamophobe » (NRJ12, 17 Septembre 2012)

Prix « Retourne chez ta mère »

Franck Tanguy Chroniqueur RMC : « Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j’ai envie d’accélérer. » (RMC, 11 Décembre 2012)

Prix « Territoires perdus de la République »

Jean-François Copé Président de l’UMP : « Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes pères et mères de famille rentrant du travail le soir apprenant que leurs fils s’est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui explique qu’on ne mange pas pendant le ramadan » (Discours de campagne de Jean-François Copé à la présidence de l’UMP, 5 octobre 2012)

Prix « Au bon vieux temps des colonies »

Jean Sébastien Vialatte Député UMP : « Les casseurs sont surement des descendants d’esclaves ils ont des excuses #Taubira va leur donner des compensations » (Twitter, 13 Mai 2013)

Prix « Racisme à peine voilé »

Elisabeth Badinter, philosophe féministe et femme d’affaires : « D’un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l’islamisme radical et de l’autre on laisse faire l’entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très

Prix « Pour l’ensemble de son œuvre »

Elisabeth Levy, Editorialiste

« Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat. Il est évidemment permis − voire vivement conseillé − d’apprécier bruyamment cet exotisme à domicile. » (Causeur, 2013)

« On a affaire à des caïds, des malfrats, des cland.. des clients de cour d’assises d’accord? Qui tirent sur les flics sans aucune hésitation. S’il y en a un qui meurt, excusez-moi je n’aurai pas une larme. J’en suis navrée mais c’est comme ça. Toute mort est certainement triste mais c’est comme ça. (…) Vous avez tous ces gamins qui sont en quelque sorte obligés, disons par cette pression et par la loi du quartier, d’aller casser des équipements dont ils sont les bénéficiaires, d’aller brûler des bagnoles… Là, maintenant il faut y aller avec l’armée ! On est en situation de guerre! » (RTL 19/07/2010)

« Croit-il vraiment que des gamins et moins gamins qui ne peuvent prononcer une phrase entière sans dire "nique", "ta race", "chien" et bien d’autres gracieusetés encore et qui annoncent tous les deux paragraphes qu’ils vont "tuer un bâtard" sont si sensibles au beau langage qu’ils n’ont pas supporté la "racaille" et le "kärcher" et qu’animés par une légitime révolte devant de tels écarts, ils ont brûlé les voitures de leurs parents et l’école maternelle de leurs petits frères ? » (Le Monde, 11/01/2010)

Y’A BON AWARDS 2013 : La droite n’a pas le monopole du racisme!
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Y’A BON AWARDS 2013 : La droite n’a pas le monopole du racisme!

Crédits photos :

Merci aux photographes Manu Felimage + MB Photo/Video (Mourad Boudabbouz) + We Fly  pour ces belles photos. N’hésitez pas à cliquer sur leurs noms pour découvrir leur univers.

L’album est également disponible sur :
http://www.facebook.com/Diesemag



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