Le Conseil économique, social et environnemental régional d’Ile-de-France demande à Jean-Paul Huchon, président PS de la Région, de réduire ses dépenses de fonctionnement et de mieux préparer l’avenir d’une région où le poids de la dette représente 10% des dépenses.
Début 2012, Marie-Pierre de la Gontrie, la vice-présidente socialiste chargée des finances avait promis de contenir les dépenses de fonctionnement de la région Ile-de-France et de maintenir son niveau d’investissement en 2013.
Le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) d’Ile-de-France vient de constater que cet engagement n’était pas d’actualité en 2012.
Dans un avis publié le 17 juin, il appelle le Conseil régional et son exécutif, présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon, à endiguer l’augmentation des dépenses de fonctionnement.
Celles-ci ont progressé de + 3,4% entre 2011 et 2012.
Cette hausse « ne peut être considérée comme une sorte de fatalité à laquelle ne pourrait répondre, pour maîtriser l’endettement que la compression des investissements destinés à préparer l’avenir », met en garde le Ceser cité par l’AFP.
En bon socialiste, Jean-Paul Huchon consomme les milliards de budget dont il dispose (4,607 Md€ en 2012) pour faire tourner l’administration francilienne et relègue les investissements productifs au second rang.
Selon l’opposition, cette dérive est notamment causée par la multiplication d’organismes « frères » associés à la collectivité et dont certains permanents toucheraient des salaires substantiels.
Durant l’été 2012, le Canard enchaîné avait notamment pointé du doigt la rémunération du directeur Comité régional du tourisme (12.000 euros net/mois).
De même, les recrutements au sein des organismes associés s’effectueraient selon une logique clientéliste privilégiant des proches d’élus régionaux roses ou verts.
Dépenses d’investissements en berne
Alors que les dépenses de fonctionnement augmentent, les dépenses d’investissement reculent. Elles ont chuté – 4,3% entre 2011 et 2012.
Les affectations de crédits se cantonnent à 71% du budget d’investissement voté, après 75% (2011,2010) et contre 90% auparavant.
Ce tassement a été dénoncé il y a quelques mois par l’UMP qui soulignait que pour la première fois dans l’histoire de la région, l’investissement est passé sous la barre des 40 %.
La charge de la dette, dévore dorénavant près de 10% des dépenses de la région. Son poids a bondi de 6,6% entre 2011 et 2012.
Au final, si le budget exécuté, 4,607 milliards d’euros, est inférieur à celui qui a été voté (167 millions de moins), il dépasse quand même le budget 2011 de 39 millions d’euros.
Et l’avenir, ne présage rien de bon pour les contribuables, la perspective du Grand Paris jouant comme un excellent prétexte pour augmenter les taxes locales.