Matthieu Chedid entamait hier soir son premier Zénith parisien dans une salle archi comble, et une ambiance de feu. Un concert adapté à la salle et quelques changements de mise en scène sont venus s’ajouter à une performance toujours aussi explosive et efficace.
Pas vraiment de modification au niveau de la setlist pour le trio de musiciens. Un mélange assez bien dosé entre les anciens albums de -M-, ses plus gros succès, et son dernier opus "Îl". Alors que la salle s’assombrit et que le public bouillonne, un voile renvoie des images abstraites dans des nuances de bleu. Elle débute, avec -M- sur son clavier, tandis que le voile s’élève, laissant apparaître Matthieu au clavier, Brad à la basse, et Lawrence à la batterie. Je ne le dirais qu’une fois, mais ce trio qui peine parfois à remplir la scène, est pourtant diablement solide.
Alors que les titres défilent, apparaît en fond un "M" en espèce de plexiglas qui vient renvoyer les effets de lumières, et apporter aux spectateurs un autre point de vue sur les musiciens. Un "M" qui se morcèle, se recompose, et se retourne, créant une dynamique derrière les musiciens. Des images tournées en direct du show, seront aussi projetées sur le vaste fond, avec des effets de surexposition et de dédoublement selon les titres.
Ajoutons à cela des assez belles lumières, qui viennent très souvent éclairer la salle, lorsque celle-ci joint sa voix à celle de -M- à l’unisson, avec une exactitude dans les paroles assez troublante pour une spectatrice comme moi, qui n’avait pas réviser avant de venir. Un danseur vient compléter le spectacle, en devant de scène au début du spectacle, puis en une sorte de Pierrot se balançant d’un bout à l’autre à l’aide d’un fil, sur Corde Sensible.
Mon passage préféré reste encore celui où -M- se retrouve seul avec le public et son clavier. Après Qui De Nous Deux, la salle s’éteint, et Matthieu Chedid demande à la salle de sortir cellulaires et autres appareils numériques pour éclairer la salle qui se transforme en voute céleste le temps pour lui d’interpréter Ma Belle Etoile. Superbe ambiance.
" Il fait chaud ! Et si on se mettait tous à poils ? C’est là qu’on voit les courageux. Je n’en fais pas partie, je suis pudique".
Il faut dire qu’il règne dans le Zénith une chaleur assez lourde, ce qui n’empêche pas les spectateurs présents dans la fosse de se coller au petit stand mobile où se dresse -M-, tel un prêcheur révélant la parole divine. Et puis il est temps de regagner la scène principale. D’un saut -M- bondit dans le public, et les lumières se rallument sur scène, laissant émerger Bradley et Lawrence pour un petit passage instrumental.
Le complexe du cornflakes, puis La Grosse Bombe sont interprétés, tandis que la guitare de -M- s’envole pour encore plus d’effets fous. Sur Je Dis Aime, -M- s’accorde un body surfing sur la foule avant d’accueillir Thomas, le gagnant du concours Be The Rockstar organisé par Paco Rabane. On peut ne pas aimer le garçon, mais il faut lui reconnaître une véritable aisance sur une scène aussi vaste que celle du Zénith, et face à un public aussi compact. Il s’en sort admirablement bien sur Ma Mélodie, et sort ovationné par les spectateurs. Une belle expérience.
La fin du concert est vraiment dingue, entre Mama Sam et Machistador, "en mode boîte de nuit", grâce à un "M" créé en néons lumineux, qui s’abaisse et se hisse au dessus de la têtes de musiciens. On arrive à la fin du spectacle, et les trois musicos se retrouvent en acoustique,de nouveau sur une petite scène mobile qui s’avance dans la fosse. En Tête à Tête, La Maison de Saraï et Faîtes-moi Souffrir sont joués avant qu’ils ne rejoignent la scène centrale pour Baïa, accompagné d’un trio de cuivres, venu spécialement pour l’occasion (et pour trois notes). Ambiance de feu alors que tout le monde quitte la scène.
Juste le temps de débarrasser un peu la surface, et revoilà -M- et ses deux musiciens pour Oualé, accompagnés de Pauline Croze qui a donné la première partie du concert. Ca sent la fin, il est déjà 23h20. Mais pour mieux se quitter, comme d’habitude, -M- et ses quatre acolytes de Mojo viennent sur scène pour danser sur la chorégraphie sportive de cet excellent titre déjà joué en début de concert. Ca y est c’est la fin. Enfin juste pour le public, puisque -M- est encore au Zénith jusqu’au 29 juin, à guichets fermés. Et ouais, c’est ça la M-mania, tu l’as, ou tu l’as pas.
Merci à Laura d’Influelse et à Paco Rabanne !