Le premier jet de ce billet figurait dans mes archives depuis plusieurs mois : les premières recherches que j’avais entreprises, avec mes modestes moyens, montraient que, à part le P.J.D., les partis politiques marocains boudaient la toile et leurs militants n’étaient pas spécialement intéressés par les médias électroniques.
Mais, comme je n’avais pas d’informations fiables sur lesquelles je pouvais m’appuyer pour argumenter mon billet, j’ai renoncé à sa rédaction!
J’avais pourtant une petite idée née de mes premières observations : si à titre individuel, les gauchistes ou gauchisants semblent relativement actifs, dans le domaine institutionnel, nos islamistes – du P.J.D. à l’A.W.I. – occupaient la toile nationale, à l’instar des islamistes partout dans le monde!
Et là, je trouve un article qui conforte le point de vue que m’étais forgé, de manière presque intuitive!
Cependant, la lecture de ce document, que beaucoup de nos médias ont affublé du qualificatif de “étude”, doit faire appel à une très forte dose d’objectivité. En effet, le lecteur ignore tout de la manière dont l’auteur a réuni ses informations et des sources qui lui ont permis de parvenir aux chiffres publiés.
Ceci étant, une rapide incursion sur la toile nous renseignera sur la médiocrité des nombreux sites politiques, quand ils existent. Cela expliquerait la défection des marocain(e)s pour ce genre de lecture.
Par ailleurs, nos hommes politiques, étant pour la plupart des caciques en place depuis des lustres, ne sont pas en effet prêts à entrer de plein pied dans l’ère des NTC auxquelles ils ne comprennent rien et qu’ils considèrent souvent avec dédain.
Seuls les islamistes – PJD et AWI – ont saisi l’importance du WEB dans leur prosélytisme politique et/ou religieux : l’expérience et le succès de leurs collègues dans les autres pays du monde leur a été utile!
Cette situation a-t-elle une répercussion sur la dépolitisation des masses populaires dans notre pays?
Je ne pense pas : elle reflèterait plutôt le désintérêt des marocain(e)s pour la chose publique que l’on observe depuis des années! En fait, les années de plomb ont dissuadé beaucoup des nos compatriotes d’approcher la politique et les années d’alternance ont montré les limites réelles de nos hommes politiques!
Peut-on envisager dans un avenir plus ou moins proche un intérêt soudain ds marocain(e)s pour la politique et une éclosion inattendue, même si elle est nécessaire, de leur conscience politique?
Rien n’est moins sûr!
La ridicule guéguerre que se livrent les leaders du P.I. et du P.J.D. ne présage pas d’une telle évolution : au contraire, elle contribuerait plutôt à un repli sur soi des citoyen(ne)s.
L’incurie et inefficacité des partis de l’opposition participent aussi à cette regrettable situation.
Enfin, l’essoufflement puis l’effritement du M20F, qui avait trouvé naissance sur FaceBook, mais qui n’a pas pu concrétisé ses objectifs sur le terrain, montrent que l’action politique au Maroc n’a pas tout à fait assimilé l’usage des nouveaux médias!
Comme au fil du temps, nous avons perdu l’habitude des grands meetings, du collage d’affiche, des réunions de cellules, de quartiers, de sections, du militantisme de proximité, celui du porte-à-porte, la conscience politique dans ce pays semble devoir continuer dans sa sclérose et son immobilisme!
Et c’est bien dommage!
P.S. : un groupe de jeunes semble vouloir tenter de remédier à cette grave lacune avec le lancement du MOUVEMENT CLARTÉ AMBITION COURAGE. Espérons que cette initiative ne cache pas, comme d’autres, de simples ambitions personnelles.