La conférence sociale, actuellement en cours, se profile dans un contexte économique et social des plus préoccupants, signe de la présence du président François Hollande, à la cérémonie d’ouverture, et d’importants membres du gouvernement, notamment le premier ministre. Une conférence sociale, qui s’est ouverte sur des notes très esquissées d’un long discours de François Hollande, en guise peut-on constater, d’un décryptage des obstacles sur lesquels, buttent les grands chantiers de la réforme sociale et économique, que le pays tente de concrétiser depuis des années, sans y parvenir, avec efficacité, et pragmatisme notamment la question de l’emploi et celle de la résorption de l’épineux problème, cette fois-ci plus, inquiétant du déficit devenant abyssal des régimes de retraites.
A cet effet, il faut noter que la conférence s’ouvre dans un climat de divergence, entre le patronat, les organisations syndicales et le gouvernement, un climat qui explique certes, la position des syndicats relative à la défense de l’âge légal de départ à la retraite, mais qui risque d’entraver l’éclosion d’une grappe d’harmonisation des solutions à envisager, pour soutenir la création d’emploi, par le biais de la satisfaction des offres non pourvues, en sachant qu’en France près de 500.000 offres d’emploi, par an, ne sont pas pourvues.
Par ailleurs, la conférence qui se veut le creuset des innovations à apporter aux réformes visant à rehausser la compétitivité de l’économie Française, attirer d’avantages d’investissements, encourager la relocalisation, et plancher sur la réforme des retraites, qui devrait faire l’objet à la rentrée d’un nouveau projet de loi, ne devrait pas apporter de grands changements à la vision actuellement requise par le gouvernement, laquelle vision voulant s’inspirer du rapport Moreau commandé par le gouvernement, mais vivement critiqué (rapport) par le patronat à travers la voix de la présidente du MEDEF, L. Parisot, laquelle a balayé d’un revers de main, ce rapport pour son "manque de rigueur et de hauteur de vue", a t-elle martelée en guise de mise en garde au gouvernement, qui avait laissé entendre qu’il puiserait dans ce rapport, certaines pistes envisagées pour l’atteinte du point d’équilibre des pensions de retraites, autrement ramener le déficit à 0 d’ici 2020, puis que le déficit se chiffrerait autour de 22 milliards.
Par delà, ces aspects précités dont le gouvernement avait conscience, peut-on imaginer, en référence absolue, aux divergences suscitées de tout temps par cette réforme, et la volonté des syndicats de ne pas céder sur certains points, qui reviennent pourtant dans le sillage des pistes concrètes à envisager, notamment l’allongement de la durée de cotisation et la hausse des prélèvements tels que la CSG, il semble d’une lucidité accrue, pour le gouvernement d’entrevoir cette réforme, sous l’angle de la justice sociale, ainsi que la conjoncture économique que vit la France, du moment que la position du patronat qui oriente son analyse, dans le sens de la préservation de l’emploi, pour ainsi éviter une réforme érosive, désincitative de l’investissement, ne peut point nous échapper, car la hausse des prélèvements déjà majoritairement supportée par le patronat, peut empêcher les entreprises à recruter, alors même que l’objectif combiné de toutes ces réformes, s’articulent autour d’un axe de priorité, dont les unes ne peuvent être privilégiées au détriment des autres, à savoir, l’emploi, la réforme des retraites, la croissance économique, y compris la compétitivité de l’économie Française.
En tout état de cause, le rapport Moreau, quoi qu’il en soit, vient s’ajouter à une panoplie de mesures déjà envisager, même si à l’évidence, elle élargit le champ de la cogitation à propos, en proposant plusieurs pistes, pouvant aider à réduire le déficit, sauf que certaines pistes, s’enclenchent à contre courant, des objectifs assignés à la politique sectorielle et à l’orientation générale de la politique économique du gouvernement, en ces temps où la rareté des possibilités de financement de l’économie par la richesse réelle, empilée au creux du déficit public, réduisent considérablement les marges de manœuvre du gouvernement, au point qu’il se meut (gouvernement) entre augurer la croissance en évitant les politiques d’austérité et empêcher les déficits d’exploser. On peut bien se demander si le gouvernement en a les capacités? La réponse à cette fameuse question, bien que ne mettant nullement en cause, la compétence de qui que ce soit, découlera néanmoins, des réformes proposées…