POP-FOLK - Un disque de «classique lo-fi». Voici comment avait été annoncé la nouvelle production du Suédois. Un qualificatif qui peut surprendre, sur- tout quand on ne connaît pas l’univers de l’artiste.
En revenant à son premier amour, Peter von Poehl confirme ses talents de mélodiste sur ce troisième album.
Le Scandinave n’est pas un débutant. C’est même un musicien accompli, qui se met à la musique dans les années 2000 par le biais de multiples collaborations pour les albums d’Alain Chamfort, Lio, Birdy Nam Nam ou Vincent Delerm, et qui s’illustre sur des bandes originales de films. Son premier album sort en 2006. Intitulé GOING TO WHERE THE TEA-TREES ARE, titre évocateur, il lui permet de faire la première partie de Phoenix. En 2009 sort MAY DAY, très bien reçu par la critique, mettant déjà en avant les talents mélodiques du chanteur.
C’est quatre ans plus tard que Peter Von Poehl passe la troisième, au moment où il fête ses 40 ans (il en paraît dix de moins!). Chaque son est à sa place. Des sons pour le moins différents qui se marient les uns aux autres. Le secret ? La patience et le temps. Petit à petit, l’artistel a ainsi peaufiné, arrangé les dix morceaux que déroule aujourd’hui «BIG ISSUES PRINTED SMALL. Si sa préparation fut longue, le disque a en revanche été enregistré en une seule journée. Retrouvant son fidèle studio, Aerosol Grey Machine, niché dans la campagne suédoise, près de Malmö, il a convié un orchestre de musiciens classiques suédois. Chaque piste a été enre- gistrée en une seule prise afin de garder toute l’authenticité et la spontanéité du moment.
Son timbre de voix un brin androgyne transporte l’auditeur sur des terres inondées de douceur. Sa mélancolie, elle aussi, fait des ravages. Le disque dévoile de classieux arrangements, des cascades de cordes délicates mais sans jamais noyer la fragilité et l’humanité qui caractérisent les créations du Scandinave. Enregistré sur bande, à l’ancienne, et en une journée, «Big Issues Printed Small» est tout simplement de la grâce à l’état pur, de la pop dans laquelle chaque détail instrumental compte.
Les amoureux de GOING TO WHERE THE TEA-TREES ARE ne seront pas perdus. On retrouve la patte de Von Poehl à travers "Orders And Degrees". De "To the Golden Rose" à "The Archaeologist", le Suédois crée de petites symphonies, des balades bricolées. Grâce à toute cette orchestration, il s’ouvre de nouveaux horizons comme on le sent avec la valse de "28 Paradise" ou la très aérienne et éblouissante "Twelve Twenty One".
Le résultat est sans appel : le singer-songwritter s’en sort à merveille. Bienvenue dans l’antre mélodique de Peter Von Poehl.