Difficile de passer à côté de cette INCONTOURNABLE de l’été, l’espadrille ! Pratique et désormais originale, faite de tissus et de cordes, ces chaussures ont un pan d’histoire traditionnel et authentique.
Existant depuis des siècles voire des millénaires, le musée d’archéologie de Grenade expose un modèle primitif de la chaussure, qui aurait environ 4000 ans. Depuis l’espadrille a bien connu des changements. A l’origine portées par des paysans, l’histoire de cette sandale est assez incertaine. Deux scénarios sont connus : l’espadrille tiendrait son nom à la « langue d’Oc » puisqu’effectivement « esparto » désigne un jonc qui aurait permis de tresser les premières semelles de l’espadrille. Mais c’est davantage le pays à l’origine de l’invention qui est source de conflits. Une véritable bataille se livre donc entre l’Espagne et la France. Le Pays basque aurait inventé au XVIIIe siècle cette sandale en toile légère. C’est alors au XIXe siècle que Mercedes Larrabure, noble andalou, aurait lancé la fameuse chaussure basque au niveau international. Cependant, certaines sources affirment que l’apparition des espadrilles daterait du XIIIe siècle, présentes dans les fantassins de l’armée du roi Aragon d’Espagne.
Depuis 1850, c’est le village de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui détient le titre de savoir-faire. Confortables et peu chers, les ouvriers des mines les portaient volontiers. Trente ans plus tard, les espartina – nommées ainsi selon la langue locale – traversent les frontières et sont portées par des ouvriers d’Amérique du Sud. En 1911, neuf usines fabriquaient ces espadrilles diffusées à l’international. A l’heure actuelle, 65 % de la production française est encore réalisée à Mauléon-Licharre.
Traditionnellement, l’espadrille était de couleur écrue ou noire. Chaque région possédait d’ailleurs sa forme spécifique. A l’époque, celle de l’Emporda (Espagne) étaient blanches ornées de cinq rangées de ruban placées sur le dessus de pied. Tandis que celles qui étaient blanches unies occupaient les pieds des danseurs de Sardanes, danse traditionnelle catalane. Vers 1950, l’évolution de la mode donne un coup de pouce aux espadrilles et leurs designs se modifièrent. En 1960, Yves Saint Laurent apporte la nouveauté en commandant une espadrille munie d’un talon et d’un ruban se nouant autour de la cheville. C’est alors le début d’une très longue aventure pour ces sandales de toile ! Simplicité et élégance sont encore et toujours les maitres-mots.