Sept mois après l'ouragan Sandy, le maire de New York Michael Bloomberg a dévoilé un plan ambitieux visant à mieux protéger la ville contre les effets du changement climatique, d'un coût estimé à 19,5 milliards de dollars.
D'ici à 2050, 800.000 New-Yorkais vivront dans des zones inondables, qui couvriront le quart de la surface de la ville, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Sandy a coûté 19 milliards (...) mais une tempête similaire en 2050 pourrait coûter 90 milliards de dollars", a-t-il ajouté, invoquant "la hausse des températures et du niveau des océans".
L'ouragan Sandy, qui a frappé la côte est des Etats-Unis fin octobre 2012, avait fait 43 morts à New York. Il avait inondé une partie de Manhattan, privé d'électricité pendant plusieurs jours le sud de l'île et plusieurs autres quartiers de New York, et détruit de très nombreuses habitations le long des côtes. Il avait aussi paralysé les transports, créé une pénurie de carburant, et rendu inopérants les téléphones dans certains secteurs.
Michael Bloomberg a ainsi préconisé la construction d'une série de murs anti-crue amovibles dans le sud de Manhattan, le renforcement ou la création de dunes le long des côtes les plus exposées à Staten Island, Brooklyn et dans les Rockaways (Queens) et la création de digues et autres dispositifs de protection dans les endroits particulièrement vulnérables. Certains pourront faire selon lui jusqu'à 6 mètres de haut, et s'intégrer dans des projet surélevés.
New York compte quelque 835 km de côtes, et Michael Bloomberg a déclaré qu'il n'était pas question de les abandonner, alors que ces dernières années, des millions ont été dépensés pour leur revitalisation. Quelque 400 000 personnes habitent déjà dans des zones à risques, a-t-il souligné.
"Certaines des protections pour les zones côtières seront peut-être controversées. Certaines peut-être bloqueront la vue", a-t-il dit. Mais l'alternative c'est d'être inondé, ou pire. (...) Si nous voulons sauver des vies et protéger nos communautés, nous allons devoir vivre avec de nouvelles réalités".
Les préconisations de Michael Bloomberg font partie d'un rapport de 438 pages publié mardi, qui inclut les analyses d'un groupe de scientifiques étudiant pour la ville les effets du changement climatique.
En 2009, ces scientifiques estimaient que les eaux autour de New York pourraient monter de 5 à 12 cm d'ici à 2020. Ils parlent désormais de 10 à 20 cm, et de 30 cm à 60 cm en 2050. 8% de la zone côtière pourrait alors être régulièrement inondée, simplement par la marée.
La température pourrait en 2050 dépasser 32°C, 57 jours par an à New York, contre 18 jours actuellement. Certaines tempêtes extrêmes pourraient générer une brutale montée des eaux de près de 6m, dépassant le record de 4,2 mètres établi par Sandy.
"Nous faisons face à une menace réelle, immédiate", a insisté Michael Bloomberg. "C'est un travail urgent, et il doit commencer maintenant", a-t-il dit, conscient toutefois que les 203 jours qui lui restent en tant que maire n'y suffiront pas.
Ce plan, qu'il a qualifié d'"extrêmement ambitieux", prévoit également des incitations financières pour aider les propriétaires à mieux protéger leurs constructions. "Nous devons anticiper toute les menaces, non seulement des ouragans (...) mais aussi la sécheresse, les fortes précipitations et les vagues de chaleur", a encore indiqué le maire. Au total, le rapport détaille 250 propositions.
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