R.I.P.* Tony Soprano !

Publié le 20 juin 2013 par Mpbernet

20 juin 2013

Il avait tiré un bon numéro, dans la vie, James Gandolfini, mais il était un peu court ! La boucle est bouclée aujourd’hui puisque ce grand acteur italo-américain vient de disparaître à Rome où il passait des vacances, à l’âge de 51 ans. Il figurera désormais parmi les gloires du cinéma mondial, terrassé par un embonpoint flagrant et un cœur mis à trop rude épreuve.

J’ai une tendresse toute particulière pour James Gandolfini, non seulement parce qu’en dehors de son succès phénoménal dans le rôle du chef de famille mafieux et dépressif de la série HBO « Les Soprano’s », j’ai beaucoup admiré sa façon de transcender ses personnages dans d’autres films où il acceptait des prestations moins flamboyantes  - entre autres, les films que j’ai bien aimés : The Barber (le 9ème film des frères Coen, en noir et blanc tourné en 2001), In the Loop (2009), Welcome to the Riley's (2010), Zero Dark Thirty (2012) – mais parce qu’il m’a aidé à surmonter mes propres problèmes cardiaques.

Je m’explique : le coffret des premières saisons des Soprano’s m’a été offert par Anne-Christine, et je les ai visionnées principalement en décembre 2007 juste après mon premier accident cardiaque. J’étais en convalescence à la maison et nous avons passé des après-midi entières, sur le canapé, à passer les épisodes les uns après les autres, envoûtés par l’ambiance de cette famille américaine moyenne, suivie pendant huit années et demie, avec une constance dans la distribution, un réalisme, une acuité des situations évoquées par le créateur – David Chase, de son vrai nom : DeCesare – exceptionnelles.

Et il est vrai que la série des Sopranos (86 épisodes, 6 saisons) est aujourd’hui un classique de la culture des Etats-Unis des années 2000, qui traite de l’identité italo-américaine, de la violence, de la corruption maffieuse, des liens familiaux à la manière des Atrides … et que de cette série découlent une multitude d’œuvres télévisuelles de très grande qualité (comme West Wing, Damages, etc ...) elles aussi, un nouveau genre artistique créé pour le petit écran, avec de nouveaux codes.

Le tout dernier épisode de la série laissait un goût d’inachevé, une fin ambiguë qui aurait pu laisser espérer une reprise. C’est bien fini maintenant avec la disparition de James Gandolfini. Mais jamais je n’oublierai les personnages incarnés par Lorraine Bracco (la psy), Michael Impérioli (le neveu Christopher) ou Tony Siricco (Pauli), Steve Buscemi, l’acteur fétiche des frères Coen … ainsi que les 27 acteurs qui ont tourné aussi dans « Les Affranchis » de Martin Scorcese. Et pas davantage la musique du générique : Woke Up This Morning de Chosen One Mix.

*Requiescat in pace (Qu'il/elle repose en paix), expression également connue sous la forme italienne Riposi in pace.