Le Cercle de Grands Vins de Bordeaux (CGVB), fusion du Cercle Rive Droite et du tout nouveau Cercle Rive Gauche, organisait ce soir, avec la revue Terre de Vins, une présentation-dégustation des crus de ses Membres au Grand Théâtre de Bordeaux.
J'avoue avoir été impressionné par la foule présente, des gens, des amateurs qui ont payé un droit d'entrée de € 10 et l'événement a très vite dû afficher "complet" alors même que les châteaux se répartissaient sur deux niveaux, dont la superbe salle des pas perdus du premier étage.
Grand ouf des organisateurs : il ne faisait pas trop chaud (pas de clim disponible dans un monument historique), et les pluies torrentielles de ces derniers jours ne freinaient pas les enthousiasmes des amateurs.
Ce qui était frappant, c'est véritablement cette soif de connaissance, de découverte d'oenophiles confirmés ou naissants, sachant bien qu'on trouvait là des RQP (Rapport-Qualité-Prix) intéressants.
Tout le monde sait qu'à Bordeaux, il y a les locomotives de prestige, que chacun respecte, dont chacun rêve, quand bien même ces domaines de références sont la plupart du temps hors d'atteinte des bourses européennes. Mais il ne fallait pas perdre cette clientèle française, belge, luxembourgeoise, suisse, italienne qui veut re-aimer Bordeaux mais pas à n'importe quel prix.
L'avantage de ce CGVB est d'être un organisme (créé par le Docteur Raynaud et Jean Guyon pour la partie "rive gauche") qui exige de ses membres des minima qualitatifs et des propriétaires motivés. Ici, on ne tombe pas dans la routine des groupements où on se regarde le nombril avec un doux mélange d'arrogance, de satisfaction facile, de jalousie, de gel historique ou autres glissements habituels vers des arrangements cachées.
Bon, c'est clair, je prêche pour ma paroisse car c'est effectivement le GJE qui, chaque année, procède à une dégustation à l'aveugle des vins des Membres, cet outil étant ensuite utilisé par les administrateurs du CGVB pour morigéner des trainards et les encourager à vite mieux faire sous peine de devoir sortir. C'est là, à ma connaissance, un système unique et qui ne manque pas d'un certain panache.
Là, ce soir, dans ce classique opéra bordelais, l'amateur pouvait se faire sa propre idée, choisir ses crus et s'entretenir avec les propriétaires. Le petit "plus" était un esprit positif qu'on ressentait fortement, ce qui, pour Bordeaux, doit être pris comme un signe encourageant vu le désamour de ces dernières années alimenté par une politique de prix du haut de gamme qui n'avait plus vraiment de sens pour la majorité de la clientèle historique, je veux dire les européens.
Comme ce CGVB est à la pointe des techniques informatiques, internet, smartphone et cie, et en espérant que les organisateurs ont demandé les cartes de visite des participants, les voilà avec un stock d'amateurs qu'il faudra continuer à informer, à fidéliser, à entretenir. Gageons que ce sera le cas !
Du monde, en veux tu, en voilà ! (photo iphone 4)
Qu'il me soit permis de citer ici Martine Héricé et son équipe, qui font un travail remarquable pour organiser de telles réunions à succès : bravissimo !