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Sur mes lèvres

Publié le 19 juin 2013 par Dukefleed
Sur mes lèvresRencontre de deux écorchés vifs
Film difficilement pitchable tant les pistes sur lesquels nous lance Jacques Audiard sont nombreuses.Emmanuelle Devos vit un enfer au bureau. Allure de vieille fille, elle peine sur son lieu de travail où, malgré ses compétences et son investissement, elle n’est que la boniche. Aussi tous ces collègues ne lui font aucun cadeau. Ses prothèses auditives signe son handicap, et la lecture sur les lèvres de son entourage en ajoute à son mal être. Vu les qualités et la force d’inventivité dans le jeu d’Emmanuelle Devos, çà pourrait faire un film à part entière. Mais non, bouc émissaire dans sa boite, elle voie une sortie par l’arrivée d’un stagiaire ex taulard comme compagnon d’infortune. Elle devient à son tour tyrannique et décide d’utiliser les compétences de Vincent Cassel pour se venger de l’injustice qu’elle subit. Tiens, c’est le sujet du film. Mais non, le film devient un polar avec braquage, règlement de comptes, coups montés,…Le récit est dense, touffu ; presque trop. Le thème central est tout de même la rencontre insolite entre deux loosers de la vie qui se complètent à merveille. L’union de leurs compétences réciproques en fait des Bonnie and Clyde à la petite semaine. Faibles séparés mais forts ensemble. Amoureux, une énigme à laquelle chacun trouvera sa réponse. Certains qualifient ce film aussi de suspense amoureux, c’est aussi un thème. En fait c’est un film de genre qui en a plusieurs ; même si le polar prend sérieusement le relais sur le final. Pour entremêler toutes ces thématiques et perdre le spectateur dans le film ; Audiard donne une vraie leçon de cinéma. Rien de littéraire mais juste un récit cinématographique.La description méticuleuse des effets pervers de la frustration et du manque de considération à travers une Emmanuelle Devos devenant elle-même cruelle et dominatrice est saisissante. Il en est de même pour la satire grandiose de la vie de bureau.Bilan des opérations : du talent cinématographique, c’est certain ; une interprète fantastique, c’est acquis ; un récit intelligent, c’est sûr ; mais un manque de mystère, assurément ; un film pas assez épuré et condensé surtout. Pour terminer, un exemple flagrant du futile inutile : pourquoi venir alourdir son récit avec cette histoire de contrôleur judiciaire meurtrier ; aucun intérêt.A voir pour le talent d’Audiard et de DevosSorti en 2001

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