Si « The Iceman » est sorti il y a deux semaines, il n’est pas trop tard pour en parler, car le film est une vraie surprise et il mérite largement le détour. L’homme de glace, Michael Shannon au visage implacable et d’une force terrifiante se glisse dans la peau de Richard Kuklinski tueur à gages ayant réellement existé.
Il y a peu un ancien Nazi de 94 ans a été retrouvé profitant paisiblement de sa fin de vie dans le Minnesota. Un voisin de celui-ci déclarait «L’autre jour encore, il était sur son échelle en train de nettoyer sa gouttière». Kuklinski était exactement ce genre de personnage (du moins dans le film), un mari et un père aimant qui pouvait emmener ses deux filles faire du patin et aller découper ses cadavres le même jour. Capable des pires atrocités il n’en était pas moins un homme de famille irréprochable.
Le film se déroule dans des 70′s restitués à merveille et est porté par le terrifiant Michael Shannon, modèle de rage contenue et de complexité. Le personnage glacial et fallacieux qu’il a composé est impressionnant de consistance, de charisme et sa morale inhabituelle trouble du début à la fin. Bouillant à souhait, plusieurs scènes ne marchent que grâce à ce regard carabiné qu’il manie à la perfection.
S’il est clairement le principal atout du film, Shannon est entouré d’une jolie team de comédiens pointus. Outre une apparition anecdotique mais très drôle de James Franco, on a le plaisir de voir la rare Winona Ryder et Ray Liotta qui se coltine une fois de plus un rôle de gangster. Tâche qui lui colle à la peau depuis « Les Affranchis » mais lui va comme un gant. Une patte Scorsesienne parcourt d’ailleurs l’ambiance du film et s’il n’a pas son talent, Ariel Vromen réalise malgré tout un film d’une intensité insoupçonnée. Ce « biopic » amènera son lot de situations et de scènes palpitantes grâce à cette fureur prête à exploser à n’importe quel moment contenue dans le regard brutal de Kuklinski.
Si dans le film il est un mari plus qu’aimant et commet son premier meurtre sous les ordres de son patron, le vrai Richard Kuklinski semble un tantinet différent de ce qui nous est décrit dans le film. Kuklinski a en réalité commis son premier meurtre à l’âge de treize ans et a ensuite été recruté pas la mafia pour son absence totale d’émotions et de remords. Le biopic n’est donc pas fidèle pour un sou, si ce n’est peut-être dans la méthode qu’utilisait le tueur et qui lui valut le surnom de « Iceman » consistant à congeler les corps et les enterrer plus tard pour maquiller la date du décès.
Voilà donc une belle surprise cinématographique dont on retiendra sa maitrise de la tension et surtout un acteur exceptionnel sans qui la petite entreprise n’aurait pas la même allure. Le dernier plan nous montre à quel point Shannon est un comédien exceptionnel et sachez qu’à l’avenir il faudra faire avec.
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