Fin de semaine dernière, chaleur étouffante, l’équipe a rendez-vous au 53 rue de Clignancourt, dans le 18 ème : les locaux de la marque Pantheone, pour une entrevue caliente.
Métro Chateau Rouge, la température ambiante en a rendu plus d’un dingo, mais sur place, chez les nanas de Pantheone, l’humeur est bonne et l’atmosphère chaleureuse.
Dans leurs bureaux deux pièces, elles nous accueillent à l’arrière. Les filles de Pantheone (qui compte une dizaine de membres au total) ne sont pas au complet, mais qu’importe, pour répondre à nos questions et en savoir plus sur une marque qui cartonne et qui nous plait bien, cela suffit amplement !
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« PANTHEONE »
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Union Street : Pouvez-vous vous présenter ? Combien êtes-vous derrière la marque Pantheone ?
Debbie : Alors, on est une petite dizaine à être là tous les jours. Après y a le noyau « dur » : Aurélie, avec qui on a fondé la marque. Elle s’occupe principalement du pôle communication, ensuite, il y a Hélène, qui est arrivée il y a deux ans. Elle s’occupe, avec moi de la création.
US : Etes-vous toutes issues d‘études ou d’écoles dans la mode, ou vous êtes des nanas de la débrouille ?
Aurélie : On vient de chemins très différents. Debbie a fait ESMOD, Hélène aussi. Les filles qui sont à l’atelier avec nous on fait d’autres écoles elles aussi. On vient d’un peu partout, de Condé également.
Au sein de Pantheone, il y a deux pôles. La création, et tout ce qui est communication, promotion de la marque. Moi je suis plus autodidacte, je viens d’un parcours beaucoup plus culturel et ça m’intéressait de travailler sur l’identité de la marque. Je m’occupe de la com et du marketing, allié à l’évènementiel. Jeanne, quant à elle, a un parcours dans la communication mode. Elle bosse plus dans la stratégie commerciale, dans la gérance de la structure Pantheone.
US : Quand avez-vous créée la marque ?
Pantheone : Il y a quatre ans ! Fin août. D’ailleurs, on organisera un petit évènement à cette occasion. Ca fait quatre ans que le projet existe et trois ans et demi que nous l’avons rendu public. Qu’on a commencé à présenter les collections, les premières robes casquette, qui ont tout de suite eu beaucoup d’écho.
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Pantheone fête ses 4 ans au mois d’août !
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US : Pourquoi avoir créé cette marque ? Vous aviez envie de voir autre chose en matière de fringues ?
D : On était un petit peu dégoutée du monde de la mode. Le fait de ne jamais être payées… On avait envie de monter notre truc, avec nos propres envies.
A : On se disait aussi que ça n’existait pas forcément ce style un peu créa, un peu street wear. On était un peu frustrées de ce qu’on pouvait trouver. On voulait imaginer autre chose, un autre style !
Pour ma part, au sein d’une même marque, j’avais également envie de créer une véritable identité.
US : Où allez-vous puiser vos influences ? Vous avez des créateurs favoris ?
A : Y a tellement de choses qui nous inspirent !
D : La mythologie, le cinéma, les super héros… La géométrie, j’avais oublié de le dire tellement c’est évident ! Ce que j’ai voulu amener, avec le détournement, c’est la surprise. Transcender la féminité, mélanger les univers.
US : Cela fait quelques semaines maintenant, que l’on voit des motifs exotiques partout. Pastèque, palmiers, en fait vous avez été vachement en avance, non ?
D : C’est ça ! Nous c’était y a un an ! Les petits créateurs sont souvent précurseurs de choses qui après sont repris par les grands circuits de la mode, c’est comme ça !
US : Maintenant, vous avez opté pour quelque chose d’un peu plus avant gardiste ? (Robes créées à partir de casquettes, etc)
A : En fait Pantheone ça a toujours été ça. Mais maintenant y a vraiment deux pôles : les créations haute couture que Déborah développe avec les filles, qui renvoient aux robes casquettes et le reste.
D : On a commencé avec la casquette, en essayant de prouver qu’on pouvait faire une robe avec n’importe quoi ! A la base, on voulait aussi prendre des accessoires très « mecs » pour en faire quelque chose de tellement féminin, qu’on en oublie complètement ce que c’est. A l’époque, il n’existait pas d’entre deux, si tu voulais être streetwear, tu avais le choix entre du com8 et… pas grand chose !
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« On voulait faire des robes avec n’importe quoi ! »
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US : Vous pouvez nous parler un peu de la fabrication de vos modèles, comment sont-ils réalisés ?
D : Les idées viennent souvent de moi, en tout cas pour les pièces haute couture. Je me réveille en disant « Oh j’ai pensé à ci, j’ai pensé à ça ! » C’est un monde un peu perché… Peu à peu, on essaye de s’élargir, on créée à partie de fils de fer, on s’ouvre à toutes les techniques. Ca devient presque du bricolage, avec des pistolets à colle, etc ! Presque comme une sculpture, plutôt qu’une vraie couture.
US : D’ailleurs, ou vous a vu aux 10 ans d’Ed Banger au Grand Palais. Ca bouge bien en ce moment ?
D : Ca commence, ça commence !
Hélène : D’ailleurs on revient du festival de Cannes !
US : Comment ça s’est passé la-bas ?
H : On y est allé pour montrer nos collections, présentées pour le Freak Show, d’Ed Banger. On a emmené des performeuses avec nous.
A : On a présenté nos créations haute couture, on est arrivé avec des mannequins modèles qui incarnent nos pièces. Ca n’a rien d’un catwalk habituel. Les filles dansaient. Ce qui nous importe, c’est de faire quelque chose de fou, mais également d’accessible. Ces performeuses sont finalement très proches des gens, on peut se lever pour aller danser avec elles. Ca fait rêver !
US : Quels sont vos prochains projets ?
D : Le lancement de notre collection prêt à porter dans un vrai salon !
A : Au début le concept était « On fait tout nous même », mais aujourd’hui, cela ne va plus être gérable d’un point de vue production et si on veut lancer un vrai shop en ligne !
D’un point de vue évènementiel on a plusieurs projets en cours également, nous allons potentiellement partir sur plusieurs festivals et puis l’anniversaire Pantheone au mois d’août !
US : D’ailleurs, vous m’avez dit que vous seriez présentes sur plusieurs festivals, quel est votre rapport avec la musique ?
D : Amoureuses de la musique !!! Ici en plus, on écoute de tout. On a tous les genres musicaux si tu fais le tour de toutes les filles !
A : Les artistes musicaux peuvent être un très bon médium. On adore travailler avec eux ! On aimerait potentiellement encore plus évoluer la dedans (costumes de scène…)
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« On est amoureuses de la musique ! »
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US : Question de la fin… Si vous deviez résumer la marque en un mot, lequel serait-il ?
A : Vision, liberté, imagination, créativité…
H : Force, passion et aventure !
D : La force, parce qu’on se bat et qu’on est partie de rien ! On lâche pas l’affaire.
En bref, Debbie, Aurélie, Hélène et Priscilla présentes ce jour-là nous ont fait plus qu’apprécier une marque que l’on adorait déjà. Des motifs kitch, des inspirations déjantées et cette volonté de questionner le genre et les attributs féminins, nous sommes sortis de là conquis, avec un petit foulard flamant rose à la main.
Pour découvrir les pièces Pantheone, rendez-vous sur la page Facebook, ou directement dans leurs locaux, rue Clignancourt, où vous serez reçus comme des princes !
Page Facebook: Pantheone
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