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10.000 euros de revenus par an pour le couple d'éleveurs

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

La situation des éleveurs caprins est critique. Un couple de Soudan qui perd 12.000 € par an a reçu en mai 2013 la visite du directeur départemental territorial.

Soudan dans les Deux-Sèvres (Région Poitou-Charentes) - Les panneaux sont rares. On arrive à la ferme de Chausseroy à Soudan, un peu par hasard ou avec beaucoup de chance. Un petit paradis de nature isolé et préservé où les propriétaires, Hélène et Jean-Claude Braconnier sont alertés de l'arrivé d'un invité par les trois chiens à l'entrée. Cela fait 32 ans que le couple d'éleveurs est installé ici. Un couple que l'on devine passionné par son métier et bien dans son élément dans cet environnement. Il suffit de les voir évoluer au milieu du troupeau de 200 chèvres dans leur bâtiment : « C'est nous qui avons tout construit nous-mêmes », souligne l'éleveuse. Dehors, le troupeau de 200 moutons paît paisiblement dans les vertes prairies où il reste dix mois de l'année. Les chevaux en font autant à leurs côtés. Une atmosphère de totale sérénité. Oui, les éleveurs travaillent sept jours sur sept : « Il faut faire la traite tous les matins et tous les soirs ». Mais Hélène Braconnier ne se plaint pas : « C'est incomparable, le rythme de vie est différent, nous avons aussi des moments libres dans la journée, par exemple pour aller faire une balade à cheval… » Et de vraies pauses, le couple s'en accorde : « Nous sommes toujours partis en vacances, en nous faisant remplacer ».

" Nous perdons 12.000 € par an "

Mais l'harmonie qui se dégage de ce couple d'agriculteurs en a pris un coup depuis deux ans. « Depuis 2010, nous perdons 12.000 € par an », atteste l'éleveuse. Elle a eu l'occasion de le dire, hier, au nouveau directeur départemental territorial, Alain Jacobsoone, en visite dans l'exploitation à l'invitation de la Confédération paysanne. En cause : « La nourriture complémentaire qui a augmenté, le prix du lait et la quantité à produire qui ont diminué ». Installés sur 40 hectares, les éleveurs ne peuvent pas, en effet, complètement atteindre l'autonomie alimentaire pour leurs 400 animaux et subissent donc la flambée du prix des céréales. Devant les surstocks dans les laiteries, ils ont aussi dû diminuer leur volume de lait et donc, leur cheptel. « Nous sommes en limite de viabilité, sans pouvoir réinvestir. » Aujourd'hui, Hélène et Jean-Claude Braconnier ne se gardent qu'un petit salaire. 10.000 € par an et pour deux. « Nous vivons beaucoup avec nos productions, heureusement. » Si les éleveurs sont fiers de leur modèle, ils aimeraient qu'il soit davantage soutenu, a fortiori en ces temps difficiles : « Les exploitations comme la nôtre reçoivent peu de subventions alors que ces petites structures familiales devraient être valorisées ».
Hélène Echasseriau
Il n'y a pas de prédateurs dans les Deux-Sèvres.


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