Les sports de montagne, les sports aquatiques et la chasse sont les disciplines les plus meurtrières, selon une étude originale qui a recensé les décès par traumatismes lors de la pratique de sports en France.
Il n'y avait jamais eu de tentative pour récapituler les chiffres des décès par
traumatismes lors de pratiques sportives, explique à l'AFP le chercheur de
l'Institut de veille sanitaire (InVS), Bertrand Thélot, qui a conduit l'enquête.
Les chiffres de l'Inserm qui recensent les décès au niveau national (Cépidc)
fournissent peu de détails sur les circonstances de la mort.
D'où l'idée de Bertrand Thélot de baser son recensement - pour l'année 2010 -
sur une collecte tous azimuts auprès d'institutions, d'associations sportives
et de médias, via leurs pages internet.
Ce sont les données des médias qui ont été les plus riches pour cette collecte
car, par exemple, quand quelqu'un tombe avec son ULM, c'est dans le journal,
explique le chercheur.
Résultats
En 2010, 246 personnes sont décédées suite à une pratique sportive
en France métropolitaine, expliquent M. Thélot et ses collègues de l'InVS dans
un article publié en ligne dans la revue spécialisée Journal de traumatologie
du sport.
Les sports de montagne ont été les plus meurtriers avec 99 décès, suivis des
sports aquatiques (50 morts), de la chasse (27).
Ce trio est suivi par les sports aériens mécaniques où 23 décès sont
comptabilisés, dont 22 en ULM, les sports mécaniques (23 morts dont 13 avec des
quads et 4 lors de rallyes automobiles) et des sports dits de vol libre (sans
moteurs) avec 20 décès dont dix en parapentes et cinq en planeurs.
Si on analyse les sports individuellement, on trouve que l'alpinisme (29 morts)
est le plus dangereux, devant la chasse (27), le ski de randonnée (23 morts) et
la plongée (23).
Certains sports réputés tranquilles peuvent se révéler meurtriers comme la
pêche (10 décès) en raison manifestement de risques d'électrocution lorsqu'on
pratique près de lignes électriques.
Aucun décès n'a été recensé parmi les grands sports collectifs, à l'exception
du rugby (un mort).
Les décès à vélo (130 à 140 par an) ont été écartés car c'est rarement dans le
cadre d'une pratique sportive mais plutôt pour se déplacer. Il en est de même
pour les noyades hors pratique sportive (500 morts par an tous les étés en
France).
Par ailleurs, des cas ont échappé à cette comptabilisation, avec une
sous-estimation dans certains sports, comme l'équitation et la pêche, ainsi que
des accidents non comptabilisés lorsque les décès n'ont pas été immédiats.
S'il n'est pas contestable que le sport est bénéfique pour la santé, des moyens
de prévention ciblés sur les sports les plus à risque permettraient une
pratique en toute sécurité et éviteraient beaucoup de blessures graves et
décès, concluent les chercheurs de l'InVS dans leur article.
Source : Romandie