The Killing, S03E03, Seventeen

The Killing, S03E03, Seventeen, réalisé par Kari Skogland et écrit par Eliza Clark.Adapté par Veena Sud, de la série danoise The Killing (Forbrydelsen) créée par Søren Sveistrup. L'épisode précédent se terminait par la découverte macabre de Linden de dix-sept corps enfermés dans des sacs de contamination. Cette image très forte m'a vraiment marqué. Je pense qu'ils n'auraient pas pu faire plus violent pour commencer la saison. Car même si on ne nous montre pas ce qu'il y a dans les sacs, on est pas dupe. On sait que c'est des corps et leur couleur rose enfonce le clou en confirmant que ce sont bien des filles. C'est dur à regarder.
J'ai beaucoup aimé le côté satirique que prend la scène du briefing. La série se moque gentiment des autres séries du genre qui utilisent des psychologues ou des intervenants divers pour résoudre ses enquêtes en tissant des profils psychologiques complexes. J'ai trouvé ça marrant et très habile. Car en plus de porter un jugement, cela permet à la série d'adopter un ton plus réaliste, déjà très présent depuis le début, mais largement assumé désormais. J'aime cette crédibilité, en terme de travail de police mais aussi vis à vis des personnages. La relation entre Linden et Skinner, son ancien partenaire, n'est pas particulièrement complexe et nous est dévoilée rapidement. On sent qu'il y a de nombreuses couches encore à explorer mais les règles sont établies. Je trouve ça agréable, car la série ne tente pas de rendre complexes ou mystérieuses les relations entres les personnages de façon forcée. On se concentre sur la narration, sur l'enquête.  Bien évidement, la relation entre Linden et Skinner vient semer le trouble dans la division, surtout car Linden réintègre la police et se voit plus ou moins confier l'enquête, ou tout du moins l'aspect le plus important. Holder et Reddick se voient assigné à des tâches un peu plus ingrates et on sent que cela va mettre de l'eau dans le gaz entre l'ancien duo. Il est clair qu'après les petites cachoteries de Linden, le fait qu'elle n'ait pas prévenu Holder de son enquête perso, les choses ne vont pas s'arranger immédiatement. Cela permet d'avoir une dynamique toute nouvelle où c'est désormais Linden qui est en porte-à-faux vis à vis de son ancien partenaire. J'espère en tout cas que cela va évoluer dans le bon sens, même si je suis assez confiant.
L'utilisation de Bullet et des autres enfants perdus est plus intéressante que je le pensais. Le double épisode pilote était long donc j'avais trouvé leur omniprésence un peu envahissante. C'est ici bien plus dosé et on nous assène des scènes dures, violentes à la fois physiquement et moralement. Dans ce sens, cette troisième saison de The Killing est réellement un pas en avant du côté du réalisme et de la cruauté du monde.   Même le traitement de la police est cru, crédible à mes yeux. On ne s'encombre pas de fioritures, de mises en scène. L'interrogation de Goldie par Holder et Reddick est vraiment prenante, entrecoupée par les explication complémentaires de Linden et Skinner. C'est tout très bien agencé et vraiment passionnant.
En parallèle, on voit évoluer Ray Seward en prison, avec d'étranges scènes où il est difficile de voir qui à l'ascendant sur qui avec les gardes. Hugh Dillon dans le rôle de Becker est vraiment bon, et même s'il est sensé être un gentil, il est parfois difficile de ne pas le détester par rapport à son comportement. Cela montre cependant une certaine forme de dureté, de cruauté, des gardes envers des détenus, qui eux sont la plupart d'horribles tueurs.  Il n'est pas dur de se demander si Seward est bien le responsable du meurtre de sa femme tant les preuves que découvrent Linden et Holder commencent à pointer sur quelqu'un de bien différent et qui agirait encore, d'où les récentes disparitions et morts. De plus, le dessin d'Adrian, le fils de Seward, a permis la découverte des dix-sept cadavres prouve que quelque chose d'autre s'est passé. Pourtant, Seward continue de clamer qu'il est coupable, ayant une attitude autodestructrice assez surprenante à découvrir en parallèle.
Un épisode vraiment passionnant qui commence tout juste à gratter la surface de cette nouvelle affaire. Les personnages commencent à interagir les uns avec les autres, les indices commencent à se dévoiler, mais le mystère reste entier. Comme d'habitude, c'est glauque, glacial et on ne peut s'empêcher d'être légèrement mal à l'aise quant au réalisme de la série.