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Complexité ne rime pas avec efficacité

Publié le 19 juin 2013 par Chroom

ComplexitéWarrants, hedge funds, produits hybrides, subprimes, effet de levier, crédit Lombard, moyenne mobile, supports, résistances, bandes de Bollinger, stochastiques, chandelier japonais… l’univers de l’investissement regorge de concepts complexes. C’est un bon moyen de faire paraître ses acteurs plus intelligents que le commun des mortels. C’est aussi un bon argument pour monnayer à prix d’or leurs services à « haute valeur ajoutée ». Cependant, les grandes théories des banquiers sont la plupart du temps très éloignées de la réalité du terrain, et en particulier en ce qui concerne leurs résultats.

Une expérience, menée par le Wall Street Journal durant les années 1990, consistait en un chimpanzé choisissant ses actions en lançant ses fléchettes sur des cibles. Au final le singe gagna face aux « excellents » traders de Wall Street. Dans le même genre, en mars 2001, la société Barclays Stockbrockers et une équipe de chercheurs britanniques ont mis sur pied une expérience durant laquelle une fillette de 4 ans arriva à de meilleurs résultats qu’un financier et une astrologue.

Ces expériences, menées sur un laps de temps limité, prouvent que la bourse à court terme est avant tout une affaire de hasard. Sur du plus long terme, quelques connaissances de base et un peu de bon sens suffisent, comme le prouve l’expérience menée par Richard Dennis dans les années ’80. Durant 2 semaines, il enseigna la bourse à 23 personnes sans aucune connaissance financière, puis leur confia un capital initial. Quelques années plus tard, le petit groupe d’investisseurs, baptisé les tortues, impressionnait Wall Street avec des performances annuelles de plus de 80%.

L’expérience des « tortues », celle des singes et de la fillette de 4 ans prouvent s’il est encore nécessaire qu’investir ne nécessite pas un QI hors normes, de longues études ou de puissants ordinateurs. Un peu de bon sens et de patience suffisent. Le jargon technique et les outils informatiques des banquiers sont avant tout une poudre de perlimpinpin qui justifie leurs honoraires (et qui cache accessoirement leurs mauvaises performances).

Les actions sont très simples. Je crois qu’il n’y a pas plus évident en matière d’investissement. Même l’immobilier et les obligations sont plus compliqués. Une action représente une petite part de l’entreprise. En la détenant, vous êtes partiellement propriétaire de la société. Quand celle-ci fonctionne bien, qu’elle réalise des bénéfices, vous en touchez une partie, sous forme de dividendes. Votre seul souci c’est donc d’acheter l’action à bon prix et que la société continue à vous payer en faisant des bénéfices. C’est tout. Tout le reste, tous les concepts, les indicateurs utilisés par les analystes, les représentations graphiques et même les variations de cours… tout cela est basé sur ce seul principe de base.

Je me suis intéressé par le passé à l’analyse technique ainsi qu’à d’autres chimères de ce type, avant de revenir aux fondamentaux. Plus vous cherchez la complexité, moins vous comprenez ce que vous faites et plus vous vous éloignez du fonctionnement simple de la bourse. Vous savez aller à vélo depuis que vous êtes tout petit. Vos parents vous ont accompagné durant les premiers mètres, donné quelques indications, et puis le reste s’est fait presque tout seul. Aujourd’hui vous n’y pensez même plus, cela se fait machinalement. Vous n’avez pas besoin d’un conseiller particulier que vous payez grassement pour vous apprendre à tourner le guidon. C’est simple. Et en bourse c’est pareil.


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