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Hassan Rohani, 64 ans, a réussi à se faire élire dès le premier tour avec près de 51 % des suffrages, et devient le nouveau président iranien. Il remplace le fielleux Ahmadinejad qui ne laissera pas que des bons souvenirs !
L’homme a poursuivi des études de droit à Glasgow et a fini par les rattraper pour obtenir un doctorat en droit constitutionnel avec un sujet de thèse éloquent : "La flexibilité de la charia".
L'homme est visiblement pragmatique pour imaginer une charia à géométrie variable et si possible soluble dans une démocratie adoptant un type de croissance à l’occidental !
Rohani, héros à nids de colombes, va chercher à se mettre dans la poche le chef suprême, l’ayatollah Khameini, sur qui reposent tous les pouvoirs.
L’homme apparaît comme un pacificateur raisonnable et le peuple ne s’y est pas trompé !
Mais saura-t-il redresser économiquement son pays ? Le programme nucléaire iranien a généré des embargos et des manœuvres asphyxiantes qui phagocytent les activités du pays et alimentent le chômage de la jeunesse.
L’habile négociateur devra encore user de sa diplomatie pour rassurer l’Occident et ouvrir les vannes du commerce extérieur ! Plaider la bonne volonté en matière de production nucléaire sans souci de dépasser la ligne rouge ! Invoquer une mise en recul par rapport à la situation de Bachar, le Syrien, dont on dit que l’Iran nourrit les belliqueuses bravades !
Oui, beaucoup de travail en perspective pour le nouveau président iranien qui ne voudra pas décevoir la jeunesse assoiffée de renouveau !
Oui, ne souhaitons pas à l’homme religieux modéré qu’aux pays des Ayatollahs il aille au tollé !! Un turban religieux sur un cerveau serein Rohani modéré dans ses habits nouveaux De président d’Iran aux plis électoraux Veut mener son pays en paisibles chemins.
Il repousse l’ombrage, Téhéran veut y croire En dépit des carcans dressés par Khameini La jeunesse n’a d’yeux que pour l’Etre choisi Le vainqueur légitime d’un suffrage exutoire. L’Occident lentement se déchire le masque Du Satan proclamé et la Perse sourit Aux lendemains marchands sous un ciel d’embellie De contrats commerciaux loin des sordides frasques. Le Pacificateur se voit déjà drapé D’une bannière fière dans le concert du Monde Redorant le blason d’une terre féconde Dont l’atome civil sera légitimé… Le rusé pragmatique du marasme patent Voudra sabrer le flan de son grand cimeterre A la misère des siens il clamera la guerre Sur les gerbes de peur il soufflera le vent. Du grand désert d’Iran le printemps s’est levé Sans parfum de jasmin mais aux cloches des urnes Des sourires évadés de la fange nocturne Comme en tapis persans mus de légèreté…