The Cape de Joe Hill, Jason Ciaramella et Zach Howard

Par Evenusia @Evenusia

Sortie 21 juin 2013

D'après une nouvelle de Joe Hill, dessins de Zach Howard

L'avis de Block :

Eric est un garçon peu sûr de lui, aboulique et tourmenté. Elevé par une mère vivant dans le déni de la mort de son mari, il grandit à l'ombre de la réussite de son frère, Nicky. Seule sa cape fétiche lui apporte la confiance nécessaire pour affronter la vie. Lorsque celle-ci lui est confisquée à la suite d'un grave accident, Eric s'effondre. Lorsqu'il la retrouve, dix ans plus tard, sa cape lui apporte bien davantage que du réconfort : elle lui permet de s'élever dans les airs.

The Cape, contrairement à ce qu'annonce le quatrième de couverture, n'offre pas vraiment une réflexion sur le mythe du super-héros. Ce récit fantastique, sombre et un brin nihiliste, offre en revanche bien d'autres réflexions. Car en s'envolant, Eric ne fait en réalité que chuter, et entraîne tous ses proches, impuissants, avec lui. Si son premier acte de violence surprend, l'auteur saupoudre le récit de flashbacks, comme autant d'indices invitant le lecteur à s'interroger sur les raisons qui conduisent Eric à agir de la sorte : paranoïa destructrice, jalousie maladive, angoisse de la séparation, psychopathie, influence maléfique de la cape ? Les auteurs évitent habilement de livrer des réponses prêtes à consommer et offrent ainsi une belle épaisseur à leur anti-héros. Celui-ci apparaît, selon l'angle de vue sous lequel on le considère, antipathique, ambigu, voire même, parfois, touchant.

En finalement assez peu de pages (une bonne centaine), les auteurs parviennent à tisser une histoire solide et dense, à l'agrémenter de quelques reflexions sur les racines de la violence, et à proposer quelques séquences furieuses et inoubliables.

Le dessin de Zach Howard est moins classique qu'il n'en a l'air de prime abord : l'encrage assez épais et l'usage assez inattendu de la trame assombrissent l'impression générale et offrent ainsi une illustration collant parfaitement au récit.

Seule ombre au tableau, purement subjective : le choix d'un final spéctaculaire et prévisible, qui ôte un peu de sa complexité à l'histoire.

Pour le reste, The Cape est un excellent one-shot, puissant et maîtrisé.

Merci à Milady Graphics pour cette lecture en avant-première.