En mariant internet des objets connectés et gestion des villes, la ville de Nice propose à ses citoyens un boulevard connecté qui permettra de progresser dans le domaine de la ville intelligente.
Selon un récent rapport publié par Navigant Research, le nombre de personnes vivant dans les villes augmentera de 3600 à 6300 millions au cours des 40 prochaines années, ce qui posera des défis majeurs en matière de transports, de sécurité, d’environnement. Parallèlement, il y aura environs 30 milliards d’objets connectés sans fil dans le monde en 2020, d’après l’évaluation d’ABI Research. C’est dans ce contexte que La Métropole Nice Côte d’Azur, la ville de Nice en partenariat avec Cisco a inauguré hier le premier « boulevard connecté » afin de combiner ces deux concepts que sont l’internet des objets et la gestion de l’espace urbain. Et ce dans l’objectif d’optimiser la gestion environnementale et énergétique du territoire tout en offrant à la ville de nouveaux leviers de croissance économique. « Pendant un an, Nice sera un véritable laboratoire qui expérimentera de nouvelles façons de faire des économies et de la gestion urbaine » commente Anil Menon, chef des projets « Smart and Connected Communities » à Cisco.
La ville connectée exige le passage du transfert des données au transfert de l’information
Le long du boulevard Victor-Hugo, en plein centre-ville de Nice, plus de 200 capteurs (avec un niveau de vie moyen de 8 à 10 ans), installés en haut des lampadaires, dans la chaussée, sur des containers vont collecter des données en temps réel sur la circulation, l’éclairage public, la propreté ou encore la qualité environnementale du quartier. Les données sont regroupées et envoyées, via un réseau radio wifi, au centre informatique de la ville ou bien directement aux citoyens usagers d’application. « Le défi majeur de ce système est de réussir le passage du transport des données au transport de l’information » précise Olivier Seznec, de Cisco France. En réalité, les capteurs produisent une quantité volumineuse de données, qui ne seront pas tous systématiquement envoyés au central. L’enjeu est donc de mettre en place un réseau capable d’amener des informations à forte valeur opérationnelle (changement soudain de la température, par exemple) au lieu des flux de données (fluctuation insignifiante des niveaux de température). En résumé, transformer des objets en éléments communiquant, capables de signaler des anomalies et de réagir en temps réel.
Nombreux avantages générés par le système
Ce système apportera de nombreux services concrets aux habitants, par exemple, en permettant l’éclairage autonome des lampadaires, un par un, en fonction des flux passagères, en offrant à un automobiliste des suggestions de places de parking aux alentours, en signalant la quantité des déchets et le niveau de température aux containers en prévention d’incendie, ect. « Ces données sont en plus un excellent indicateur, extrêmement utile pour la décision publique. » commente Christian Estrosi, maire de Nice lors de l’inauguration. « La prochaine fois, quand on va installer des enrobés phoniques pour réduire les bruits sonores, on aura des données réelles et fiables qui dicteront nos choix » précise-t-il. Un dernier point important, l’installation du boulevard connecté permettra d’induire de nouveaux modèles économiques, non seulement en termes d’optimisation des ressources mais aussi en termes de création d’innovation et d’emplois. Ces données entièrement contrôlées par la ville seront partiellement ouvertes aux publics aux entrepreneurs pour imaginer de nouvelles applications à des fins servicielles.