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Déshabille-moi - Mila BRAAM

Par Liliba

Deshabille-moi - Mila Braam Liliba

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0 Le premier mardi, c'est permis Stephie

Comme j’ai raté le premier mardi du mois de Stéphie et les deux ans de cette aventure vraiment rigolote qui m’a permis, ainsi qu’à de nombreux blogueurs et blogueuses, de lire sans complexes des livres érotiques, coquins ou très cochons, ou bien juste débiles, je vais tenter de me rattraper ce mardi, ainsi que les suivants…

La première page de ce roman avertit d’emblée le lecteur « Pour un public averti» avec cette dédicace : « À toutes les porteuses de culotte, à toutes celles qui oublient (parfois) d’en mettre… À tous ceux qui s’interrogent sur leurs secrets ». Hum, des culottes, eh bien oui, j’en mets… Il m’est arrivé également de ne pas en mettre… mais j’avoue ne jamais m’être interrogée sur leurs secrets… Ma curiosité titillée dès le départ, j’en entamé ce livre reçu en version numérique dans le train pour aller rendre visite à ma chère Niki à Bruxelles. Une idée pas bonne du tout, car lire un livre érotique risque, si le livre est bon et s’il atteint son but, c’est-à-dire émoustiller le lecteur, de vous mettre dans un état léger (voir fort suivant le roman) d’excitation… Et arriver à Bruxelles avec une culotte ayant supporté les émotions dues à ma lecture coquine, et passer la journée avec, beurk ! J’ai donc reposé ce roman après quelques chapitres, entamé un polar, mais repris le roman dès mon retour à la maison, confortablement installée dans mon lit... Voilà pour le contexte !

Les personnages ensuite : le texte parle en Je, mais « je » n’est pas une jeune fille porteuse –ou non- de culotte, mais bien une culotte douée de parole, ainsi que de nombreuses autres qualités à découvrir au fil des pages. Et cette culotte, plutôt classique et même un peu moche, affublée d’un dessin d’hippocampe sur le devant, va nous raconter sa vie (de culotte), une vie bien mouvementée ! Car cette culotte, achetée en urgence un matin au petit bazar du coin par Célia qui n’en n'avait plus une de propre et n’avait pas le temps d’en laver et faire sécher avant de partir au bureau, s’avère avoir des propriétés un peu magiques. Imaginez un peu : elle mémorise la vie sexuelle de sa propriétaire, et au cas où elle serait ensuite portée par une autre, restitue à la nouvelle porteuse des flashs des galipettes de la première, et ainsi de suite… Tout un programme qui va valoir à cette petite culotte une vie sacrément mouvementée.

« Voyez-y un acharnement du sort ou une étrange coïncidence, peu importe ! C'est ainsi, j'ai été amenée à côtoyer nombre de partenaires, leur offrant chaque fois les souvenirs érotiques et les fantasmes les plus fous de mes précédentes maîtresses. Peu à peu, j'ai conféré aux femmes que j'accompagnais une aura sexuelle presque magique, unique et captivante, comme si toutes mes expériences confondues n'avaient qu'un seul but : atteindre le nirvana. 
Qui suis-je ? Une simple culotte, ordinaire en apparence, mais en apparence seulement... »

Vous me direz, on ne change pas si facilement de culotte avec ses copines, en plus si elles ont été portées et pas lavées. Oui, certes, mais là, eh bien si, justement ! Célia, avant d’arriver au bureau, a rendez-vous avec son amie Justine, qui doit passer son entretien d’embauche pour entrer dans la même boite que son amie. Mais Justine, toute stressée par ce rendez-vous, a oublié de mettre une culotte et ne peut pas se permettre de se présenter ainsi, les fesses et la fouffe à l’air, qui plus est avec sa jupe courte. Elle oblige presque Célia à lui donner sa culotte, un échange hautement périlleux dans les toilettes du café du coin, qui remue le cœur de Célia, qui n’a jamais vraiment oublié les petites séances saphiques vécues de temps à autre lorsque les deux amies partageaient le même appartement.

Bref, Justine se retrouve avec la culotte de Célia sur les fesses, et découvre alors dans un spasme la vie sexuelle de sa copine avec son fiancé le beau Fred, au demeurant pas très excitante, car Célia est autant du genre coincée que Justine une chaude lapine qui a le feu aux fesses et aime s'éclater avec les jeux de l'amour. La coquine a d'ailleurs un amant torride qu'elle rencontre dans des chambres d'hôtel colorées, avec lequel elle vit une intense passion sexuelle, qui le change de la vie pantouflarde et pas très excitante avec sa régulière.

Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là, car la culotte va vite changer de propriétaire, et notamment arriver sur la foufoune d’une nympho parfaite, vieille cochonne lubrique cherchant sur le Net de quoi assouvir sa passion, à savoir récupérer des dessous déjà portés. Dites, ça existe en vrai, ça ? Avec des sites et des boutiques où on peut échanger, acheter ? Pfiou… j’ai encore pas mal de choses à apprendre, moi ! Il parait qu’il y a même au Japon un commerce florissant de dessous de lycéennes déjà portés et qu’on trouve son bonheur dans les BuruSera, des boutiques spécialisées...

Figurez-vous que j’ai beaucoup aimé ce petit roman, bourré d’humour et à l’approche vraiment originale, qui m’a rappelé ma lecture du délicieux Une petite culottede Valérie Mazeau. Il est plutôt bien écrit, ce qui est carrément rare dans ce genre littéraire comptant plus de bouses au m2 qu’un champ bourré de vaches atteintes de gastro aiguë... Il est aussi parfois très drôle, un peu coquin, pas trop cochon, et dans l’ensemble vraiment agréable à lire, juste ce qu’il faut pour émoustiller sans dégouter ! Il y a juste quelques passages qui ne m’ont pas plu, notamment la scène orgiaque au bois (lisez-le, je ne dirai rien) qui je trouve ne correspond plus avec le personnage, ainsi que la rencontre dans l'escalier à mon goût trop triviale, mais j’ai adoré la fin et sa morale.

J’ai juste été un peu dégoutée d’imaginer cette culotte portée par plusieurs utilisatrices, jamais lavée, pleine de foutre, pisse et cyprine, envoyant ses bénéfiques ondes sexuelles à travers les muqueuses… ainsi que tous ses microbes !!! (bonjour les mycoses !). Sans compter l’odeur que j’imagine absolument pestilentielle !

Ed. J’ai Lu, mars 2013, 157 pages, prix : 5,60 € - Lu en version numérique.

 « Le jour où je serai une vieille fille qui sent le rance, flapie, flétrie, peut-être même mise au rebut, rangée entre un collant distendu et une gaine d’un autre âge, et que plus personne ne me regardera jamais avec envie, je songerai à notre première rencontre.

À toi et moi. »

Un grand merci à Emmanuelle Lobo, auparavant chez J'ai lu, et amie de l'auteur. Je n'ose même pas vous demander si vous faites des échanges de culotte...

Un roman lu également par Laure.

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