Si l’économie de Gaza a pu être productive par le passé, notamment dans les secteurs de l’industrie, de la pêche et de l’agriculture, celle-ci a été dévastée aux cours des dix dernières années à la fois par le conflit et l’occupation israélienne jusqu’en 2005, et par le blocus et les restrictions imposées depuis six ans. Cette dégradation économique a des conséquences dramatiques sur l’ensemble de la population, qui dépend majoritairement de l’aide humanitaire pour survivre.
Aujourd’hui, les restrictions d’accès aux terres arables et à la mer, la destruction des bateaux et des serres, les prix élevés de la plupart des biens, la contraction du marché local et l’interdiction d’échanges commerciaux avec la Cisjordanie, Israël et l’international, ont entraîné la destruction quasi-totale du secteur de l’agriculture dans la bande de Gaza.
Mansour Al Budi, cultivateur de fraises à Gaza, 14 April 2013.
« J’ai 43 ans et j’ai cultivé des fraises pendant 24 ans. J’ai commencé dans les années 70, pendant la période de « l’or rouge » et les fraises se vendaient très bien sur le marché européen à cette époque. J'avais l'habitude de cultiver 3000 dunums[1], mais aujourd'hui je ne peux en cultiver que 800, à cause de la fermeture des points de passage, des prix élevés des intrants et de la baisse du prix des fraises. En plus je suis en concurrence avec l’Egypte, la Tunisie ou l’Espagne, malgré la qualité supérieure de mes fraises !
Du fait de la guerre, du blocus et de la concurrence, je cultive maintenant des tomates pour le marché local, car cela contribue à équilibrer la perte des fraises ; sinon je serais obligé de vendre ma terre. »
Les fermiers et les pêcheurs gazaouis comptent de plus en plus sur l’aide humanitaire pour subvenir aux besoins de leurs familles, sous la forme d’argent ou de nourriture. Des projets de soutien à la reprise des activités agricoles ont été mis en place par Action contre la Faim afin de protéger les moyens d’existence des fermiers. Cependant, ils sont indissociables d’un engagement systématique des bailleurs sur le long terme.
A travers des témoignages de fermiers et pêcheurs de Gaza, le rapport d’ACF met en avant les difficultés liées au maintien des activités agricoles et de pêche tandis que le blocus reste toujours en place.
Dans ce contexte, Action contre la Faim demande :
- La levée totale du blocus, qui affecte l’ensemble de la population gazaouie, et la libre circulation des personnes et des biens entre Gaza et Israël, la Cisjordanie et l’international.
- La mise en place de stratégies de financement durables et de long terme, incluant le développement du secteur de l’agriculture.
- Le soutien à l’élaboration et la mise en place d’une stratégie commune pour le développement de l’agriculture, notamment par le renforcement des capacités et l’utilisation optimale des ressources et des compétences disponibles actuellement à Gaza.
ACF intervient dans les Territoires Palestiniens depuis 2002, en aidant les populations vulnérables à répondre à leurs besoins en eau et en assainissement, en sécurité alimentaire et à leurs besoins nutritionnels.
Contacts presse :
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Créée en 1979, Action contre la Faim est aujourd’hui l’une des plus importantes organisations humanitaires de lutte contre la faim dans le monde, constituée en réseau international avec cinq sièges (Londres, Madrid, New York, Montréal et Paris). Action contre la Faim – France intervient dans des pays frappés par des crises alimentaires, en mettant en œuvre des programmes d’urgence et de relance dans les domaines de la nutrition, de l'autonomie alimentaire, de l’eau et de la santé. ACF mène également des activités de plaidoyer, en lien avec ses interventions sur le terrain et son mandat humanitaire.
[1] 1 dunum = 1 000 m2