Le projet prévoit d'isoler 7 milliards de paiements dus par la ville, notamment à des fonds de retraites, qui ne seraient plus entièrement garantis. En cas de rejet de la restructuration, la ville pourrait connaître la plus grande faillite de l'histoire des Etats-Unis.
C'est du "50/50", a évalué Kevyn Orr, un expert nommé par le gouverneur de l'Etat du Michigan pour gérer les problèmes de la ville, ancien berceau américain de l'automobile. "Une mauvaise gestion financière, une population en baisse, une érosion de la base fiscale pendant ces quarante-cinq dernières années ont amené Detroit au bord de la ruine", a-t-il ajouté devant la presse.
DES SERVICES PUBLICS EN BERNE
Après l'annonce du défaut partiel, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a abaissé la note de solvabilité de la municipalité à "CCC-", ce qui correspond aux obligations très risquées. M. Orr a toutefois assuré que le "chemin de Detroit vers la reprise commençait aujourd'hui".
Autrefois quatrième ville la plus peuplée des Etats-Unis, Detroit a vu sa population fondre de plus de moitié en soixante ans, passant de 1,8 million d'habitants en 1950 à 685 000 actuellement. Les tensions raciales et les émeutes qui ont éclaté lors du mouvement des droits civiques dans les années 1960 ont accentué le mouvement de départ des populations blanches issues de la classe moyenne vers les banlieues ou hors de la ville.
Les entreprises ont suivi le mouvement, érodant les recettes fiscales et obligeant à réduire certains services publics. Detroit, plombée par une criminalité rampante, n'est par exemple pas en mesure d'assurer l'éclairage public dans l'ensemble de ses rues.
Un article lu dans Le Monde