Pourtant, l'épisode est génial car il remet en scène des personnages que l'on connait déjà au travers d'une intrigue assez originale pour la série. Ainsi, revient sur le devant de la scène Gideon, le faux Chesapeake Ripper et le Docteur Frederick Chilton, son psychiatre. Comme je l'ai déjà fait remarquer lors de précédents articles, la série parvient avec beaucoup d'efficacité à introduire tout un panel de personnages secondaires qui sont utilisés intelligemment dans l'intrigue globale pour faire avance l'histoire d'Hannibal et Will sans pour autant prendre trop de place. Le fait que leurs apparitions soient généralement éloignées les unes des autres permet en plus de ne pas trop se lasser.
Le retour de Gideon est l'occasion pour Hannibal de confronter celui qui s'approprie ses crimes. Il n'est pas dur de comprendre qu'Hannibal n'est pas spécialement content qu'on lui vole la vedette de cette façon. Mais avant toutes choses, revenons sur l'obsession qu'à Gideon de rencontrer le vrai Chesapeake Ripper. Grâce à ça, nous revenons sur des éléments déjà présents dans la série, comme l'observatoire où Hannibal avait laissé le bras coupé de Miriam Lass mais surtout la présence de Freddie Lounds qui se retrouve embarqué dans une macabre aventure aux côtés de Gideon. J'ai trouvé le tout bien orchestré même si la stupidité de Gideon laisse un peu perplexe.
Car à vrai dire, si Will n'avait pas été aussi dérangé à ce moment là, les choses auraient pu tourner bien différemment. Même si sa rencontre avec Hannibal est due au hasard (improbable de penser que Will est contrôlé par une force supérieure), il est clair que Gideon - tout comme Will - est manipulé dans les règles de l'art et meurt exactement selon les prédictions d'Hannibal.
On voit ainsi que même si la condition dangereuse dans laquelle se trouve Will, Hannibal n'hésite pas à l'utiliser à la fois pour se débarrasser de Gideon mais surtout pour garder les mains propres dans l'affaire. Car dans une affaire qui frôle de si près le vrai Chesapeake Ripper, il ne doit clairement pas être impliqué comme il a pu l'être avec Tobias ou Abigail.
Pourtant, Will perd totalement pieds et il est évident qu'Hannibal joue à un jeu terriblement dangereux. Pourtant, je me refuse à croire qu'il n'a aucune affection envers Will. Malheureusement, sa curiosité médicale le pousse à continuer. Je pense qu'il y a un réel conflit intérieur chez Hannibal, même si son stoïcisme ne le laisse pas toujours ressortir.
J'ai trouvé toutes les scènes d'hallucination tout à fait géniales, à la fois incompréhensibles et bourré de symboles importants. Hugh Dancy est fabuleux, et même si la mise en scène et les visuel est parfait, c'est son jeu d'acteur au sommet qui apporte toute la force à ces séquences. C'est peut être la première fois dans une série télé de ce genre que je voit ces qualités de démonstration mentale. Je me régale vraiment à revoir ce genre de passages.
Cet épisode n'a pas l'intrigue la plus originale. A vrai dire, c'est même assez prévisible. Mais là où on s'éclate vraiment, c'est à voir Will tourner dans cette spirale infernale qu'est ce esprit. Hallucinations, visions, cauchemars. Tout se mélange et vient perturber la réalité de telle façon où même nous, en tant que spectateurs, nous ne sommes plus surs de ce que l'on voit.
Donc, non, ce n'est pas un épisode très marquant en terme d'histoire, mais il sert d'introduction à l'épisode suivant qui, lui, vient terriblement bouleverser l'équilibre de la série.