Mélenchon appelle à former "une nouvelle majorité"

Publié le 17 juin 2013 par Lino83

A l'appel du Front de gauche et de certains écologistes, plusieurs milliers de personnes étaient réunies à Paris dimanche, pour manifester contre l'austérité. Aux côtés d'Eva Joly et de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon a appelé à former "une nouvelle majorité". "La période d'essai (du gouvernement) est terminée", a-t-il lancé à la tribune.

Jean-Luc Mélenchon, dimanche après-midi sur la place parisienne de la Bastille. (Maxppp)

Selon le Parti de gauche, ils étaient 180.000 à manifester dimanche sur la place de la Bastille, à Paris (la préfecture de Police ne compte pas donner de chiffres). Presque plus du double que lors du rassemblement de soutien au candidat du parti, il y a quatorze mois. Jean-Luc Mélenchon, un an après la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, a voulu une forte mobilisation contre l'austérité et, plus généralement, contre la politique du gouvernement. Le leader du Parti de gauche a affirmé devant ce large auditoire que "la période d'essai (du gouvernement) est terminée".

"Le compte n'y est pas", a lancé Jean-Luc Mélenchon dans un discours d'à peine une demi-heure prononcé sur un podium dressé pour l'occasion. "Si vous ne savez comment faire, nous, nous savons", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle. Deux oeillets rouges à la boutonnière, un foulard rouge autour du cou, il a accusé François Hollande et les siens de ne pas respecter leurs engagements de la campagne présidentielle. "Nous n'avons pas changé d'avis, nous ne voulons pas de la finance au pouvoir, nous n'acceptons pas les politiques d'austérité", a-t-il dit. Il a de même critiqué les "manoeuvres consistant à faire des promesses trahies".

Une majorité vert-rouge-rose?

Le nom de François Hollande n'a jamais été prononcé. Mais Jean-Luc Mélenchon s'est voulu limpide en brocardant le "petit monarque hors de tout contrôle" mis en place par les institutions de la Ve République, symbole d'une "monarchie verticale qui permet à la finance d'étendre ses tentacules". "C'est pour en finir avec ce système que nous appelons à une assemblée constituante" pour instaurer une VIe République, a-t-il lancé, appelant à une "insurrection" et à la formation d'une "nouvelle majorité" pour "mettre un terme à ces politiques d'austérité".

Avant lui, l'écologiste Eva Joly et le patron du PCF, Pierre Laurent, se sont succédés à la tribune. La première a surtout défendu la nécessité de mener "une opération mains propres" et a défendu le principe de VIe République "construite par le peuple de gauche (…) celui qui est vert-rouge-rose". Sans justifier l'action des deux ministres écologistes présents dans l'exécutif, elle a assuré que "la participation des écologistes au gouvernement ne vaut pas quitus".

Pierre Laurent est, lui, surtout revenu sur le texte de loi sur l'amnistie sociale, qui n'a pas été voté à l'Assemblée nationale. Le leader communiste a fustigé "l'année gâchée du changement", rejoignant ainsi le discours de Jean-Luc Mélenchon. A eux trois, et devant des dizaines de milliers de personnes, ils ont tenté de démontrer leur capacité à rassembler. Au vu du nombre de personnes présentes à la Bastille, le pari semble, sur la forme, réussi.

G.V. - leJDD.fr

dimanche 05 mai 2013