Dans son édition du 18 juin, Le Monde publie une lettre de Christine Lagarde à Nicolas Sarkozy, non datée et manuscrite. D'après le quotidien, elle aurait été saisie lors d'une perquisition au domicile parisien de la directrice du FMI le 20 mars dernier.
"Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement,
"1) Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.
2) J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon.
3) Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.
4) Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.
5) Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible.
Avec mon immense admiration. Christine L. "Ce courrier est sorti de son contexte: on ne sait pas s'il s'inscrivait dans une démarche particulière, s'il suivait des échanges entre Christine L. et Nicolas S. Rappelons aussi que Lagarde a longtemps travaillé outre-atlantique. Le ton y est plus direct dans les échanges professionnels.
Mais ce courrier reste une caricature. Voici la Vème République illustrée - le centralisme personnel, la dérive monarchique qui se loge jusque dans les comportements politiques. Ce courrier est presque surprenant par sa franchise et par ce qu'il ne contient pas: le propos n'est qu'utilitaire. Christine Lagarde n'évoque pas le sens de son propre engagement. Elle balance avec mépris contre ses "rivaux" au sein de sa famille politique.
Elle fait "don" de sa personne à la cause d'un Sarkozy qui pourtant n'a rien d'un de Gaulle. On comprend évidemment que Christine L. n'a aucun désaccord politique majeur avec son ancien patron. Mais on retient surtout qu'elle attend autre chose qu'une récompense politique: un poste au FMI peut-être ?
"L’allégeance au président de la République et la fidélité aveugle à sa personne font partie du système" s'indigne Michel Soudais chez Politis. "Serpillère, pour vous servir..." complète notre consoeur Cycee.
Pantouflage organisé, ajoutons-nous.