Retraites : Hollande écarte un rapprochement public/privé

Publié le 17 juin 2013 par Lecriducontribuable

© Trez - Contribuables Associés

Le débat n’a pas commencé et il est déjà clos : lors d’un entretien accordé dimanche soir à M6, le chef de l’Etat a rejeté par avance tout nouveau pas vers une convergence entre les régimes public et privé de retraite.

De même, alors qu’il promettait un effort équitable à tous les salariés, François Hollande a fermé la porte à la refonte de régimes spéciaux comme celui de la SNCF qui permet aux conducteurs de train, épuisés par des mois de grève, de partir en retraite dès 52 ans !

Rien n’a été dit quant à une baisse éventuelle du taux de remplacement (le pourcentage de son ancien revenu que l’on perçoit une fois arrivé à la retraite) qui est de 75% dans le public contre environ 50% dans le privé.

Si tout se passe comme indiqué en filigrane par l’ancien secrétaire général du PS, les fonctionnaires devraient donc passer entre les gouttes de la réforme qui se prépare, en tout cas pour l’essentiel.

Comme dans le cas de la Manif pour tous, le locataire de l’Elysée reste sourd aux souhaits de la population.

Public/privé : les Français veulent un régime identique

Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour LCI et Le Figaro à la mi-juin, 56% des personnes interrogées se déclarent favorables à un alignement public/privé privé avec un calcul, pour tous, des pensions sur les 25 meilleures années alors qu’il porte actuellement sur les 6 derniers mois de salaire dans la fonction publique.

De même, une forte majorité de Français (66%) est favorable à la suppression de tous les régimes spéciaux (SNCF, RATP…).

Qu’ils soient de droite (73 % des électeurs de Nicolas Sarkozy) ou de gauche (74% des électeurs de François Hollande, 63 % des « mélenchonistes »), l’ensemble des contribuables juge cette réforme nécessaire, explique l’institut de sondage.

« Le gouvernement prendra ses responsabilités à la fin de l’été », a précisé le chef de l’Etat en précisant que le texte de loi sera voté d’ici à la fin de l’année.

La morale de l’affaire est claire : le gouvernement a fait le tri entre les propositions du rapport Moreau de nature à hérisser sa base électorale et les autres.

Les cadres pénalisés 

Exit, le recul de l’âge de départ à la retraite, porté à 62 ans sous l’ère Sarkozy. En revanche, la durée de cotisation sera allongée afin de tenir compte de l’augmentation de la durée de vie.

Jouer sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge de départ à la retraite est un mauvais coup porté aux cadres puisque ce dispositif favorise ceux qui ont commencé à travailler jeunes.

Cette mesure serait indolore si le gouvernement Ayrault prenait les mesures nécessaires pour relancer la machine économique.

Hors, comme le prouve encore le démantèlement du régime des auto-entrepreneurs pour des raisons 100% idéologiques, tout est fait pour décourager les chefs d’entreprises.

Quant au niveau de vie des retraités, le chef de l’État a laissé entendre qu’une augmentation de la CSG des retraités « aisés » se profile comme la fin de l’abattement de 10%, tout en s’engageant à préserver le pouvoir d’achat des pensions.

Ménager le niveau des pensions après les avoir taxées davantage. De qui se moque-t-on ?

FL