17 juin 2013
La nuit est presque tombée à 9 heures du matin sur Paris, la pluie tombe violemment dans ma courette, je me demande combien de temps ma connexion internet va continuer … C’est donc aujourd’hui la tempête sur Paris et sans doute aussi cet après-midi sur le Sud-Ouest.
Ce qui me ramène en pensée en Lot-et-Garonne dont les médias parlent beaucoup depuis hier soir.
Les engagements de Claude ne nous ont pas permis de nous déplacer pour participer au premier tour de la législative partielle où nous sommes régulièrement inscrits depuis 25 ans. Mais nous avons nos billets de train pour être présents dimanche prochain et voter. Je voterai pour le maire de Fumel, mon Conseiller Général, le candidat arrivé en tête au premier tour et pour son suppléant qui a l'âge de ma plus jeune fille. Cependant, ce qui me stupéfie, c’est le score atteint par le second candidat à cette partielle.
Je sais que notre région est touchée depuis 20 ans par la contraction de l’industrie, d’autant plus fortement que la commune-centre du secteur comptait 3000 emplois industriels à l’époque de son apogée, avec l’usine de fonderie Pont-à-Mousson. Il doit y rester environ 350 postes de travail, qui « flottent » dans les habits trop grands d’une Usine dont on commence à transformer une partie en musée … Une tradition ouvrière forte et respectable, c’est évident. Alors comment comprendre le succès d’un mouvement politique aussi ouvertement opposé au débat démocratique et aux valeurs d’ouverture de la République ?
La région n’a pas connu l’installation massive de rapatriés d’Algérie comme la Côte d’Azur, elle est encore très largement agricole, l’industrie agro-alimentaire y est forte et durable, le tourisme vert fonctionne bien. Comment les élites européennes ont-elles à ce point failli à leur vocation d’explication et d’action collective au point de décourager des électeurs sérieux et somme toute modérés – l’homme fort de la région fut très longtemps Jean François-Poncet, un centriste – au point de leur faire voter pour un abandon de l’Euro et un retrait de l’Union Européenne comme solution à notre retard de compétitivité, sans parler des inepties pratiques de la préférence nationale ? Est-encore une résurgence de l’adoption du mariage pour tous ? Hélas, je pense qu’il s’agit d’un mouvement plus profond de rejet de nos institutions et de ceux - de tous bords - qui les animent.
Dans ce pays de Cocagne, on sent une exaspération qui s’exprime à chaque occasion : quand il n’y a plus de vocabulaire, on tape, on choisit les extrêmes sans se soucier des conséquences. On pense n’avoir rien à perdre ! Quelle mortifère illusion !
* je précise que cette opinion m'est strictement personnelle et n'engage que moi !