Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatre mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
STORIES FROM THE CITY, STORIES FROM THE SEA...de PJ Harvey
2000.
En 1992, l'amoureuse et moi en étions à nos premiers balbutiements amoureux. Elle avait 22 ans, moi 20. Polly Jean aussi avait 22 ans. Je découvrais son premier album, Dry. Je l'adorais. Je ne pouvais quand même pas présenter cette maitresse à celle que je tentais de séduire, entre autre parce qu'elle ouvrait sur un morceau punché que j'aimais beaucoup mais qui lui aurait envoyé un drôle de message*.
La petite soeur de Mick, clavériste de Nick Cave, un autre favori à moi, sombre prince des nuits vampiriques, croyait que cette chance d'enregistrer un album de sa musique et de sa crue poésie serait sa seule. PFF! La fille de Bridport, Angleterre a une bouche aussi invitante qu'une cuisse bien galbée.
PJ sait l'effet que font ses lèvres, elle les plaçait en couverture de son premier album en 1992.
La production originale des 4 premiers albums est une horreur (franchement enregistré pas assez fort), au point qu'au 5ème, elle explore carrément les sons les plus tordus.
Au 6ème, ce serait la perfection.
Stories From The City, Stories From The Sea, lancé 8 ans après son premier, sera son véritable, VÉRITABLE, diamant. Il sera co-produit par son frère Mick, son fidèle complice musical Rob Ellis et elle-même. Il y aura aussi l'ombre de Nick Cave derrière tout ça.
En 1992, je rencontrais deux filles de 22 ans que je fréquenterais encore longtemps.
En 2000, celle d'Angleterre allait me chavirer comme la première l'avait déjà fait immanquablement.
Pour toujours.
PJ est en amour ici, et en amour avec New York. En écoutant le morceau dans cette perspective, les paroles prennent tout leur sens. Premier single de l'album, excellent morceau.
Hawt PJ....Deuxième extrait envoyé aux radios de son album. Elle avait envie d'un peu plus de beauté que par le passé sur cet album. Dark beauty here.
Beautiful Feeling offre aussi Yorke en voix hantée à l'arrière. Tension sexuelle latente pendant tout le morceau. En effet, splendide sentiment.
La chanson suivante voit le multi instrumentiste et partenaire musical depuis les débuts de PJ, Rib Ellis à la batterie. Ellis est partout sur cet album. Ce morceau semble clairement dirigé vers Nick Cave, ancien amoureux de PJ.
Difficile de suivre un morceau aussi fabuleux, toutefois, encore placée dans le décor de New York la chanson suivante se débrouille fort bien et révèle deux amoureux, comme dans la précédente et qui semblent se dire l'inévitable I love you ne sachant trop si c'est vraiment la chose à faire.
Dernier extrait de ce fabuleux album envoyé aux différents médias de diffusion. Contrairement au titre qu'elle scande, elle ne parle pas d'amour, elle parle de son sale petit secret, de son interdit, de quelque chose qu'elle veut cacher. Je lui avais pourtant demandé de ne pas en parler...
Un cheval dans un rêve peu à la fois vous offrir le sentiment de galoper vers une liberté certaine mais peu aussi vous offrir une cavale dans les mauvaises pistes. PJ semble nous dire ici dans cette poignante ballade qu'elle fuit la ville est son/ses lovers et fonce vers la mer, sans hommes, seule et fière.
PJ planante? oui, c'est possible. Aérien refrain. Je peux l'écouter plusieurs fois sans me lasser. Take life as it comes. Fantastique fermeture...ouverte...
Pour amateurs de rock brut, de cris de la jungles des villes, d'écho de la mer, de coups de gueule de filles, de fins amères. D'hostie de bonne musique.
*Frissons encore aujourd'hui autour de 2:50