Y a-t-il un pilote dans l’avion ? L’Allemagne dirige l’Europe

Publié le 17 juin 2013 par Christophefaurie
« Les Allemands ont une vision biaisée de la crise de l’euro (« elle est due à des défaillances des économies de la périphérie »), une interprétation incomplète de leur succès économique (« on a réussi parce qu’on s’est serré la ceinture ») et une conscience limitée des liens entre leur économie et les autres (« l’Allemagne doit être protégée du désordre extérieur »). » The Economist dresse un portrait inquiétant d’une Allemagne autiste. C’est un pays qui souffre. Où le travailleur est pauvre, et l’entreprise riche. Il s’est imposé la rigueur. Et il pense que c’est la solution aux problèmes de l’Europe. Mais il se trompe sur toute la ligne. Il doit son succès en grande partie à la chance (« fabriquer les bonnes choses au bon moment », un euro faible, et avoir laissé filer son déficit, sans respecter le traité de Maastricht…), et les décisions unilatérales qu’il prend, comme sa politique énergétique ou le réinvestissement désastreux de ses surplus, sont des échecs et peuvent avoir des conséquences déplorables sur l’Europe. Un espoir tout de même : le pays vieillit vite, il devra absorber une grosse immigration. Cela le forcera à transformer les principes même de sa société, qui sont aujourd’hui une forme de ségrégation. A noter que la courbe des salaires allemande (plate) semble se distinguer de celle de toutes les nations occidentales, pas uniquement de celles d’Europe du sud. Dumping social ?
Chaque peuple a ses obsessions. Les Allemands s’opposent à la BCE, qui distribue leur argent. La France s’inquiète de son « exception culturelle ». The Economist s’étonne d’un comportement « suicidaire ». Apparemment, « la menace principale vient d’Internet et du développement des services de vidéo à la demande ».
La Turquie aurait une curieuse interprétation de la démocratie : la minorité n’a aucun droit. Le style de M.Erdoggan est le passage en force. Et il va continuer sur cette ligne. Il faut espérer qu’il ne laissera pas ses partisans écraser les mécontents.
Au Japon, la montagne promise par le premier ministre accouche d’une souris. Les réformes attendues ne sont pas annoncées. Peut-être après les élections ? Mais la résistance au changement semble forte au sein de son parti.
La Chine va-t-elle intervenir au Mali ? Elle aimerait cultiver une image de coopérant pacifique.
La banque fédérale américaine parle de réduire ses achats de dette américaine,  l’argent qui était allé s’investir dans les pays émergents (4000md$ depuis 2009) pourrait être rapatrié. De ce fait, les émergents vont traverser des moments difficiles, mais un désastre majeur n’est pas à attendre. (Le moteur de leur économie doit passer de la consommation tirée par un crédit facile, à l’exportation.)
En dépit du gaz de schiste américain, le prix du pétrole est élevé. Ce serait l’Arabie Saoudite qui jouerait les régulateurs. Il y aurait peu d’espoirs que les prix baissent à terme.
L’Angleterre est devenue le champion de la lutte contre l’évasion fiscale. Le G8 aurait adopté une nouvelle stratégie « mettre sa maison en ordre ». Ce qui semble signifier la transformation de son système d’imposition des entreprises « qui remonte à l’époque ou les actifs principaux des entreprises étaient fixes ». En dépit de l’émergence d’un consensus sur le sujet, les obstacles sont formidables. A commencer par l’empilage de sociétés écrans qu’utilisent les entreprises, et la complaisance du Delaware et du Nevada.
L’Amérique, PRISM et l’espionnage des données Internet. Comme d’habitude, elle respecte la lettre pour trahir l’esprit. L’espionnage porterait principalement sur les « métadonnées » (pas le contenu du message, mais des informations sur l’échange en lui-même). Elles étaient mal protégées par une réglementation qui remonte à l’époque du téléphone fixe. En outre, les entreprises d’Internet emploient apparemment des personnels de l’Etat, qui ne leur rendent pas de comptes. Ce qui leur permet de protester de leur innocence. L’affaire montre aussi les liens étroits entre les services d’espionnage et les entreprises privées. On passe aisément des uns aux autres. (J’imagine qu’outre de belles carrières on doit aussi y faire de belles fortunes.) Avantage du scandale : les entreprises découvrent qu’elles sont espionnées (par l’Etat américain !). Voilà qui est bon pour les consultants !
Google achète Waze. Surtout, pour le retirer des pattes de ses concurrents ? Le streaming a le vent en poupe (écouter de la musique que l’on choisit, sans l’acheter). Solidement installé dans sa nouvelle stratégie d’iMitation, Apple le propose, après tout le monde. Menace pour iTunes ? Ou pour les radios ? L’autoradio serait le prochain client du streaming.
Le câble de carbone allège l’ascenseur et permet de construire des immeubles de plus de mille mètres, et de relier les satellites à la terre. Ascenseur pour les étoiles.