« Les Allemands
ont une vision biaisée de la crise de l’euro (« elle est due à des défaillances
des économies de la périphérie »), une interprétation incomplète de leur succès
économique (« on a réussi parce qu’on s’est serré la ceinture ») et
une conscience limitée des liens entre leur économie et les autres (« l’Allemagne
doit être protégée du désordre extérieur »). » The Economist dresse
un portrait inquiétant d’une Allemagne autiste. C’est un pays qui souffre. Où
le travailleur est pauvre, et l’entreprise riche. Il s’est imposé la rigueur. Et
il pense que c’est la solution aux problèmes de l’Europe. Mais il se trompe sur
toute la ligne. Il doit son succès en grande partie à la chance (« fabriquer les bonnes choses au bon moment »,
un euro faible, et avoir laissé filer son déficit, sans respecter le traité de
Maastricht…), et les décisions unilatérales qu’il prend, comme sa politique
énergétique ou le réinvestissement désastreux de ses surplus, sont des échecs
et peuvent avoir des conséquences déplorables sur l’Europe. Un espoir tout de même :
le pays vieillit vite, il devra absorber une grosse immigration. Cela le
forcera à transformer les principes même de sa société, qui sont aujourd’hui
une forme de ségrégation. A noter que la courbe des salaires allemande (plate)
semble se distinguer de celle de toutes les nations occidentales, pas
uniquement de celles d’Europe du sud. Dumping social ?
Chaque peuple a ses obsessions. Les Allemands s’opposent à
la BCE, qui distribue leur argent. La France s’inquiète de son « exception
culturelle ». The Economist s’étonne d’un comportement « suicidaire ». Apparemment, « la menace principale vient d’Internet et du
développement des services de vidéo à la demande ».
La Turquie aurait une curieuse interprétation de la
démocratie : la minorité n’a aucun droit. Le style de M.Erdoggan est le
passage en force. Et il va continuer sur cette ligne. Il faut espérer qu’il ne
laissera pas ses partisans écraser les mécontents.
Au Japon, la montagne promise par le premier ministre
accouche d’une souris. Les réformes attendues ne sont pas annoncées. Peut-être
après les élections ? Mais la résistance au changement semble forte au
sein de son parti.
La Chine va-t-elle intervenir au Mali ? Elle aimerait
cultiver une image de coopérant pacifique.
La banque fédérale américaine parle de réduire ses achats de
dette américaine, l’argent qui était allé s’investir
dans les pays émergents (4000md$ depuis 2009) pourrait être rapatrié. De ce fait, les émergents vont traverser
des moments difficiles, mais un désastre majeur n’est pas à attendre. (Le
moteur de leur économie doit passer de la consommation tirée par un crédit
facile, à l’exportation.)
En dépit du gaz de schiste américain, le prix du pétrole est
élevé. Ce serait l’Arabie Saoudite qui jouerait les régulateurs. Il y aurait
peu d’espoirs que les prix baissent à terme.
L’Angleterre est devenue le champion de la lutte contre l’évasion
fiscale. Le G8 aurait adopté une nouvelle stratégie « mettre sa maison en ordre ». Ce qui
semble signifier la transformation de son système d’imposition des entreprises « qui remonte à l’époque ou les actifs
principaux des entreprises étaient fixes ». En dépit de l’émergence d’un
consensus sur le sujet, les obstacles sont formidables. A commencer par l’empilage
de sociétés écrans qu’utilisent les entreprises, et la complaisance du Delaware
et du Nevada.
L’Amérique, PRISM et l’espionnage des données Internet. Comme d’habitude,
elle respecte la lettre pour trahir l’esprit. L’espionnage porterait
principalement sur les « métadonnées »
(pas le contenu du message, mais des informations sur l’échange en lui-même). Elles
étaient mal protégées par une réglementation qui remonte à l’époque du
téléphone fixe. En outre, les entreprises d’Internet emploient apparemment des
personnels de l’Etat, qui ne leur rendent pas de comptes. Ce qui leur permet de
protester de leur innocence. L’affaire montre aussi les liens étroits entre les
services d’espionnage et les entreprises privées. On passe aisément des uns aux
autres. (J’imagine qu’outre de belles carrières on doit aussi y faire de
belles fortunes.) Avantage du scandale : les entreprises découvrent qu’elles
sont espionnées (par l’Etat américain !). Voilà qui est bon pour les consultants !
Google achète Waze. Surtout, pour le retirer des pattes de
ses concurrents ? Le streaming a le vent en poupe (écouter de la musique que
l’on choisit, sans l’acheter). Solidement installé dans sa nouvelle stratégie d’iMitation,
Apple le propose, après tout le monde. Menace pour iTunes ? Ou pour les radios ? L’autoradio serait le prochain client du streaming.
Le câble de carbone allège l’ascenseur et permet de construire des immeubles de plus de mille mètres, et de relier les satellites à la terre. Ascenseur
pour les étoiles.