Spontanément, j’ai cru la version du parisien disant que la foule aurait agressé la police pour l’empêcher de faire son travail de verbalisation du port du niqab. Mais l’intervention d’un élu du Modem, et de mediapart, qui apportent des versions très différentes a semé le doute dans mon esprit.
Comme dans une histoire d’Hitchcock, on croit connaître le coupable, parce que l’on a suivi la pente de ce que les medias nous ont enfoncé dans le crâne, et en recueillant des éléments, on s’aperçoit que la version des faits pourrait être très différente. On trouve là les limites de cette loi, qui interdit le port du niqab (voile intégral), puisqu’il est porté par des femmes de leur plein gré, et que notre culture ne peut l’assimiler, même si le souvenir pas si lointain des sœurs cloîtrées pourrait nous y aider. Il va être difficile d’aller contre ces conceptions religieuses, et de convaincre ces femmes d’enlever le voile. Il n’y a rien de plus chevillé au corps que les convictions métaphysiques.
Je me demande si le passage Manuel Valls à Argenteuil n’y est pas pour quelque chose, s’il n’a pas demandé quelques actions musclées et un peu provocantes de ce type. La loi sur le voile tombait en désuétude, et l’on voyait ressortir les tenues complètes.
Si l’article de mediapart est authentique et honnête, on voit à quel point la dangereuse islamiste est une pauvre fille, que l’on prendrait en pitié, et que les passants ont semble-t-il prise en pitié, au point de la défendre contre la police. On voit dans les rues des dealers contre lesquels on ne mène pas d’action aussi énergique. Fallait-il s’attaquer à cette fille ? si le contrôle a été aussi agressif, on peut s’interroger sur le bien-fondé de tout cela. On pouvait penser que les islamistes étaient aussi organisés que dans les cauchemars de Bernard Henry Levy, mais là on se rend compte que ce sont peut-être bien simplement de pauvres gens, sans plus, dont la dangerosité a été montée en neige.