Je viens d’inaugurer mon nouveau cabinet parisien il y a quelques semaines. Me voici maintenant dans le 11ème arrondissement de Paris. Au cœur de la Ville.Cette nouvelle aventure (nouveau départ) dans ma vie de voyante, est aussi pour moi l’occasion de faire le point sur ce qui différencie la voyance en face à face (cabinet) et la voyance à distance (téléphone ou mail).En ce qui me concerne, il n’y a pas de voyance « au rabais ». Je mets la même énergie dans chaque consultation, même si bien entendu la voyance en cabinet reste une merveilleuse aventure de voyance directe, car une véritable rencontre entre une voyante et son consultant.
La voyance en cabinet permet de contrôler toutes les réactions de notre consultant. Les attitudes de mes clients sont souvent identiques, un brin de nervosité et une appréhension souvent palpable. La voyante que je suis peut faire passer beaucoup d’idées, d’émotions, par un mouvement du corps, un geste, un simple regard, une attitude. Le corps est un instrument précieux et irremplaçable en voyance directe. L’originalité tient aussi souvent dans les objets que mes consultants m’amènent en support, et j’avoue avoir vu passer sur ma table de consultation des choses bien étranges pour illustrer mes visions : les sous-vêtements non lavés de l’être aimé, les paires de pantoufles, de tongs, de chaussettes, les bouts de cigare mâchouillé, les noyaux de cerise sucés, la panthère en peluche de 2 mètres de haut, la canette de bière vide, le chouchou à cheveux, le tube de rouge à lèvres, et même…un préservatif usagé délicatement posé dans un papier alu…Franchement, je crois qu’aujourd’hui il est à ce niveau assez difficile d’encore me surprendre...Chaque voyant est unique et beaucoup de voyants ne consultent que par téléphone car c’est là qu’ils se sentent le plus à l’aise. D’autres voyants clament qu’ils ne consultent exclusivement qu’en cabinet sous-entendant presque que voir à distance est impossible.
Et bien non, en voyance tout est possible : on peut très bien capter l’avenir de quelqu’un à distance sans sa présence et même sans sa voix. Les nombreux voyants qui font des prédictions sur les stars, ont-ils véritablement eu l’occasion de les recevoir auparavant en tête à tête avant de prédire leur avenir dans la presse ?
Le voyant choisit souvent le type de consultation où il se sent le plus performant (et aussi celui qui lui permet de se préserver une existence normale). Car jongler entre cabinet, téléphone et mails, peut rendre fou, croyez-en mon expérience !En 2009, lorsque je fus élue par 2 fois successives meilleure voyante par le site « auféminin.com », je dus faire face à des hordes de demandes de voyance et très vite je fus dépassée. Rapidement, je décidai de sacrifier les voyances par mail et je les ai d’ailleurs interrompues pendant 3 ans. Décidant de ne me consacrer qu’au cabinet et qu’au téléphone.Je consulte peu, c’est mon choix. Je ne suis pas une stakhanoviste de la voyance. Je me réserve de longues plages de temps chaque semaine pour me ressourcer, méditer, réfléchir, vivre tout simplement, et surtout recharger mes batteries. Pour moi, la voyance reste plus une passion qu’un métier. Il faut vivre la voyance avec une forme de candeur spontanée, sinon ce don peut vite devenir un enfer au quotidien. La voyance est une activité extrêmement éreintante. Et connaître ses limites physiques et psychiques c’est éviter aussi les risques d’erreur dans ses prédictions.Je sais par exemple qu’au-delà d’une demi-heure de consultation téléphonique, je commence à avoir mal partout, à bafouiller et mes visions à devenir de fait beaucoup moins claires. Alors je limite la durée de mes consultations téléphoniques, n’en déplaise à certains qui souhaiteraient rester des heures avec moi à me bombarder de questions diverses et variées. Quand je sens la fatigue m’envahir, j’interromps la consultation avec douceur, mais fermeté.
Nous sommes en 2009, je viens d’être élue voyante de l’année et cette jolie brune provinciale insiste pour me consulter au téléphone un samedi soir. Elle semble au bord du désespoir et je la prends donc en consultation la nuit tombée. Trois heures plus tard, je suis toujours au téléphone avec cette pauvre femme, amoureuse d’un infidèle, et qui soigne sa dépression à coups de médicaments et d’arrêts maladie à répétition. Tout y passe, les voisins, les petites copines des enfants, les anciens fiancés de jeunesse, sa reconversion professionnelle difficile car cette femme ne sort plus de chez elle depuis deux ans….Et je réponds et je réponds, je ne sais même plus ce que je dis, je tombe presque de ma chaise tant je suis fatiguée…Et bien cette charmante brune postera dès le lendemain des commentaires méprisants à mon sujet sur internet me reprochant d’avoir écourté notre consultation téléphonique et de n’avoir pas répondu à une question concernant le déménagement de sa cousine. Cela me servit de leçon. La voyance par téléphone n’est pas un service d’accueil téléphonique « Sos dépression ».
Il existe autant de différents types de consultations de voyance, qu’il existe de différents consultants.Beaucoup ne jurent que par la consultation en cabinet et refusent de me consulter au téléphone, même en cas d’extrême urgence. Ils et elles veulent me voir en VRAIE.D’autres même en vivant à 2 rues de mon cabinet parisien, n’auront jamais idée de m’y consulter, tant le téléphone leur semble la solution la plus confortable, la plus rapide et la plus intime.Certains affectionnent uniquement la voyance par mail, car voulant garder une trace écrite de mes prédictions.En tant que voyante, je trouve moi-aussi dans ces rendez-vous soient-ils en cabinet, au téléphone, ou par écrit, des satisfactions fort différentes et en ce sens uniques: j’aime la voyance en cabinet et ses rencontres en réel, j’aime la voyance par téléphone et la magie des voix, j’aime la voyance par mail et le pouvoir des mots. Ce sont un peu comme des vagues qui se dirigent toutes vers le même rivage. Par moments une d’elle est plus haute, plus forte, une autre reste un peu en arrière…Et j’ai ainsi tour à tour envie de nager en cabinet, ou au téléphone, ou par mail. Ce sont trois nages différentes mais elles permettent toutes trois à mes consultants et consultantes d’avancer vers leur avenir et pour ma part, je n’en aime aucune moins qu’une autre.