Une fois n’est pas coutume sur ce blog, un petit billet sur la musique, et plus précisément sur le Liederkreis de Schumann et l’interprétation somptueuse et rare que lui donne la soprano suisse Audrey Michael, dans un CD © Calliope qui sortira officiellement en France le 6 mai 2008, avec un accompagnement au piano de Théodore Paraskivesco.
Dans la vie de Schumann, l’année de la composition du Liederkreis qui fut terminé le 22 mai 1840 a été surnommée l’année des chants. En effet, durant cette fameuse année Schumann composa presque la moitié du total à son actif de sa création de musique vocale. Ces pièces furent créees pour sa fiancée de l’époque Clara, qu’il allait épouser par la suite et qui l’accompagnait au piano.
Mendelssohn, ami et mentor de Schumann lui donna conseils et assistance lors de ce travail, et chanta lui-même aussi les différentes parties de cette suite à l’époque.
Par mode, on va souvent chercher sous nos latitudes des artistes et des interprétations de musique du monde à l’autre bout de la Terre pour les trouver admirables. On en oublie souvent que notre pays compte parmi ses ressortissants des artistes d’exception, qui souvent comme le veut la tradition, ne sont pas prophètes sur leurs terres.
C’est ainsi qu’Audrey Michael, qui vit dans la région genevoise, et y enseigne actuellement le chant, a évolué (et enregistré) dans le monde entier et sur les plus grandes scènes sous la direction des chefs les plus perstigieux, que ce soit Karajan, Solti, Armin Jordan, Jean-Claude Malgoire, Michel Corboz, Lorin Maazel, Giulini ou encore Leitner. Claude Goretta a réalisé un film sur l’Orfeo de Monteverdi qu’elle a chanté au festival d’Aix-en-Provence sous la direction de Michel Corboz.
On retiendra encore qu’Audrey Michael est issue d’une famille de musiciens, puisque son père n’était autre que le chef d’orchestre décédé Jean-Marie Auberson, longtemps Directeur de l’Opéra de Hambourg. Elle est aussi la sœur de Pascal Auberson, un autre talent atypique.
Le CD Calliope qu’elle vient de réaliser est une interprétation mûrie et brûlante de sincérité d’une oeuvre de Schumann que les plus grands ont tenu à enregistrer, souvent sans le supplément d’âme que l’on trouve sur ce nouvel opus. A relever enfin l’accompagnement extraordinaire de présence et de réserve de Théodore Paraskivesco, son complice musical sur ce disque.
Disponible en France depuis le 6 mai 2008, quelques jours plus tard en Suisse, et déjà en préréservation sur Amazon Angleterre.