Cette année le nouveau spectacle-promenade propose un double circuit. Le premier, accessible à tous s'intitule Alice au potager des Merveilles. Le second est réservé à un public plus adulte et plus connaisseur avec le titre d'Alice à l'envers.
On peut enchainer les deux, dans l'ordre que l'on veut, sachant qu'alors on bénéficie du tarif réduit pour le second. J'aurais bien suivi les deux prestations mais je m'estime déjà heureuse d'avoir pu en voir une, dans des conditions assez spéciales puisque nous fûmes reclus sous la serre, pour cause de terrible orage.
Il fallait voir la densité des nuages bleu-noir qui se rapprochaient doucement. Stéphanie, juchée sur le diable qui permet aux jardiniers de déplacer plusieurs bacs à la fois, scrutait le ciel avec le souci de la sécurité de sa troupe comme des spectateurs.
Je ne vous dirai donc rien du décor dont je n'ai qu'une petite idée en regardant les espaliers à l'abri des murs d'enceinte, l'alignement des carrés vus de loin, le rouge flamboyant des énormes coquelicots, ou la promesse d'une abondance de graines qui se devinent déjà sur les plants de monnaie du pape.
Je vais vous raconter le spectacle tel que je l'ai vécu ... une sorte d'Alice à la Serre des merveilles ... qui sera différent de ce que vous verrez mais qui a été un beau moment de partage et de plaisir.
C'est Natalia Ermilova qui nous mit dans l'ambiance en nous faisant chanter les comptines de notre enfance le temps que chacun prenne place sur les casiers de bois composant les gradins : une Souris verte, Frères Jacques, Au clair de la lune, ... Pirouette cacahuète ... où notre choeur de spectateurs l'a surprise par sa connaissance exacte de tous les couplets. On aurait pu faire une soirée-cabaret.
Stéphanie Tesson nous a situé le contexte du début du "parcours" en nous demandant d'imaginer notre arrivée sur le carrefour, en bas des terrasses, sous un soleil plutôt chaud, et en nous confiant entre les mains du guide. Il poursuivit en nous précisant que nous étions en 1630 et des poussières, désigna un bosquet imaginaire contre lequel le chien Thermidor s'oublia, faisant sortir les pissenlits de leurs gonds, nous allécha avec la promesse de nous révéler moult secrets, et multiplia les jeux de mots pour nous mettre dans l'ambiance.
La bonne question à se poser serait de savoir à quoi cela ressemble une Merveille ? A des hommes tout nus de forêt qui pousseraient dans les villes ? Moi Bouleau, pas Hêtre dit celui-ci (Léonard Matton, à gauche) en agitant ses branches pour se décoller du Lierre.
Le chef privilégie les produits de saison, qu'il va chercher au Potager du roi ou à la Ferme de Gally. Il prépare aussi chaque jour ce qu'il appelle une "bizarrerie" culinaire : des escargots, des cuisses de grenouille ou de la tête de veau par exemple.
Ecrit et mis en scène par : Stéphanie TessonAssistant à la mise en scène : Antony CochinAvec : Frédéric Almaviva, Valentine Atlan, Pauline Belle, Benjamin Broux, Sophie Carrier, Antony Cochin, Marguerite Danguy des Déserts, Natalia Ermilova, Rebecca Goldblat, Anne Habermeyer, Emmanuelle Huteau (chant), Jean-Christophe Lecomte, Léonard Matton, Isabelle Mentré, Diane de Segonzac, Philippe Sivy, Thomas Volatier.Bonimenteur : Licinio Da SilvaMusicien : Pablo Penamariawww.phenomene-cie.fr
MONUMENT CAFÉ VERSAILLES, ouvert tous les jours1 rue du Marechal Joffre, Quartier Saint-Louis78000 Versailles, Tel : 01 39 66 07 12