Michèle Alliot-Marie a décidé, mardi 22 avril, de suspendre la phase de test du logiciel de police Ardoise jugé discriminatoire par des associations. "La ministre a décidé de suspendre la phase
de test d'expérimentation en cours de ce logiciel", a annoncé son cabinet mardi. Elle "a entendu les craintes qui se sont manifestées", ajoute-t-il. La semaine dernière, le Collectif
contre l'homophobie avait saisi la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), jugeant le logiciel litigieux.
Dans un courrier adressé au ministère, la CNIL avait demandé plus de "précisions", concernant le nouveau système.
Le logiciel Ardoise, destiné à alimenter un futur fichier commun entre la police et la gendarmerie, devait mettre en évidence un certain nombre de données et de profils, classés par rubriques, et
destinés, selon ses concepteurs, à "cerner" la victime ou le présumé auteur des faits. Ce sont ces rubriques retenues qui ont suscité un tollé : le policier est invité à cliquer par
exemple sur "mineur en fugue", "sans domicile fixe", "personne âgée", "permanent syndical", "membre d'une secte", "transsexuel" ou "homosexuel".