Les cafards adorent le sucre, ils se moquent de leur ligne et n’ont pas de dent à carier. Du coup, ils becquettent volonté la boulette sucrée et hop, plus de bestiole. Et comme le monde entier se fout des cafards, personne ne porte plainte. Mais le cafard est sournois. En quelques années, il a développé une aversion au sucre. Les généticiens se sont penché sur la chose et ont constaté que les cafards, pour survivre, ont muté génétiquement plus vite que prévu par Darwin. Merci la science, sans laquelle nous serions envahi de cafards et ne saurions rien de cette affaire qui touche le meilleur ami du prisonnier.
Il y a bien un petit inconvénient pour la santé du cafard survivant : il trouve un goût amer au sucre : du coup, il perd un peu de poids et garde définitivement la ligne. Cette mutation va multiplier les sales bêtes mais elle mérite notre attention. Se pourrait-il qu’il soit transposable à l’homme ? Je pense que oui.
On pourrait imaginer que les téléspectateurs, de chaînes en continu qui diffusent des programmes affligeants enrobés dans des annonces alléchantes, deviennent résistants à la connerie télévisuelle. Rapidement, ils se mettraient à éteindre leur télé, à sortir, à lire ou à aller au cinéma. L’audiovisuel public et privé seraient terrassé. Les chaînes grecques n’auraient pas besoin de recommencer à diffuser. Un autodafé de poste de télé. Un acte de foi dans l’intelligence de l’homme.
Face au bourrage de crâne, on devrait pouvoir faire aussi bien que les cafards. Si en plus on développe une allergie au sucre et au sodas, c’est tout bénéf.