Marie-Thérèse ne jurez-pas ! Mais Madame, j’vous jure…. !!!

Par Tellou

Fonzie, il faut voir ce film au moins une fois....m'enfinnnnnnnnnnnn!!" itemprop="description" />

 (Mt 5, 33-37)

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi.
Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. »

Qui ne se souvient pas de ce passade d’anthologie de « La vie est un long fleuve tranquille » ? "Ne jurez pas Marie-Thérèse !!!"  Qui n’a jamais juré devant une audience incrédule ? Des  «  Je le jure sur la tête de ma mère » bien connus de certains rappeurs, aux figures solennelles présidentielles américaines, prêtant serment sur une Bible. (A noter que ce n’est pas constitutionnellement obligatoire…) . Qui ne s’est jamais engagé à faire quelque chose « juré-craché ! » ?   Bref, qui n’a pas cherché à engager dans son discours une entité supérieur à soi, une figure respectée afin de valider la véracité de ses propos ?  

Ce texte de Mathieu, tiré chapitre 5 fait partie du « Sermont sur la Montagne », où l’on a donc le « best-of » de l’enseignement de Jésus :  les Béatitudes, « Sel de la terre et lumière du monde », la loi du Talion etc.. Du costaud.

Ladite montagne était située à Capharnaüm en Galilée (La tête de la mère !!!). C’est un moment clef des Evangiles où Jésus reprend les lois juives (n’oublions pas que Jésus est totalement juif, limite pharisien), mais pour les amener encore plus loin. Et je te jure qu’il n’est pas là ni pour abolir les lois juives, ni pour les consacrer comme immuables et intangibles. Il est là pour pousser le raisonnement encore plus loin. Dépasser les mesquineries et les petits arrangements humains avec la Loi, pour l’amener vers une réalisation pleine.

Etant donné que jurer sur la tête de..était un sport national dans la région,  la loi juive avait spécifié qu’il valait mieux jurer sur le nom de Dieu, plutôt que de jurer sur des idoles. Du  coup, Jésus va demander d’aller encore plus loin en ne faisant aucun serment. Pas même un serment « sur la tête de ma mère » ou « je le jure devant Dieu ».

Et pourquoi donc ne pas jurer (sur la tête de ta mère ou de Dieu)? Après tout, cela rajoute du poids à nos propos non ? Et bien non, parce que si nos actions sont animées par la Justice et l’Amour du prochain, alors pas besoin d’y mouiller Dieu.

-    C’est à nous de ne pas tomber dans la grande pratique internationalement pratiquée du mensonge. Notre parole devrait toujours être une parole vraie : pas besoin d’en remettre une couche avec un serment. On ne ment pas : si c’est oui, c’est oui, si c’est non c’est non. On ne tort pas la véracité de nos propos. Ce qui me fait dire ici que des fois, l’interculturel nous montre que le mensonge peut être utilisé par certaines cultures incapables de dire non ou de dire une vérité qui pourraient fâcher. Au Moyen-Orient, il n’est pas poli pour certains arabes d’asséner directement une nouvelle qui pourraient être rude (Vous avez raté un examen). On va d’abord passer par des semi-mensonges histoire d’atténuer le choc : « on n’a pas encore les résultats », puis « je ne sais pas », avant de vous dire éventuellement la vérité.  

-   Autre point : nous sommes tellement retors que des fois, nous disons « oui, oui ! » alors que dans notre tête on commence déjà à faire des arrangements : je te dis « oui », mais bon, hein….je vais bien voir si par derrière je ne vais pas pouvoir te rouler. Et bien non : pas besoin de serment pour valider une parole qui doit être vraie, en parole et en pensée.

-   Bref, nous sommes suffisamment grands et adultes pour être honnêtes dans nos propos et ne pas avoir à se reposer sur Dieu pour garantir ce que l’on dit.