Whisky Charlie Foxtrot de Annabel Smith, Fremantle Press 2012
Charlie et Whisky (William) sont des jumeaux identiques… ou presque. Alors que Whisky se fait rapidement un nom dans le monde de la pub, Charlie abandonne ses études professorales et se trouve à la place un boulot temporaire dans une école. Leurs routes se sont vite séparées au point qu’ils ne se sont plus parlés depuis plusieurs années.
Le narrateur de l’histoire est Charlie, et les premiers chapitres nous font découvrir cette histoire à travers son point de vue à lui. Très vite, on s’aperçoit que Charlie est rongé par la jalousie. Son frère est meilleur en classe, il est plus athlétique, lui et ses amis sont tous plus cool, plus riches, plus beaux les uns que les autres. Charlie en veut à son frère pour ce qu’il représente (le société de consommation), la voiture qu’il conduit, trop tape à l’œil, sa façon d’être, bref tout! Tout change lorsque Whisky se fait percuter par une voiture et se retrouve dans le coma. Charlie réalise petit à petit qu’il y a toujours deux faces à une histoire, qu’il n’y a rarement qu’un seul coupable.
Cela fait moins de 24 heures qu’il a reçu le coup de téléphone de sa mère, et depuis il ne pense qu’à une chose, Whisky ne doit pas mourir. Il ne doit pas mourir parce que lui, Charlie a besoin de plus de temps. Lui et Whisky ne sont plus amis, ils ne se sont plus parlés et n’ont plus ri ensemble depuis des mois, des années. Mais il n’aurait jamais pensé que ça pourrait finir ainsi. Il a toujours pensé qu’il aurait le temps.
Le squelette du livre repose sur l’alphabet phonétique de l’OTAN (institué en 1955) que les deux frères ont découvert à l’âge de 9 ans après avoir reçu en cadeau des talkies-walkies. William est devenu Whisky parce que son nom ne figurait pas dans l’alphabet, celui de Charlie si. Chaque chapitre correspond à une lettre de cet alphabet, en commençant par Alpha. Les autres lettres introduisent des portraits des autres personnages (Juliet, Mike, Oscar, papa, Victor), ainsi que des événements marquants de la vie de Whisky et Charlie (foxtrot, golf, india, x-ray etc…).
Je dois avouer que j’ai acheté ce livre uniquement parce que la couverture me plaisait. En général, les histoires d’accident et de coma c’est pas vraiment mon truc. Je l’ai donc commencé sans trop d’enthousiasme, malgré les bonnes critiques de Louise Allan, Rambling Elimy, et Afternoon Reads.
J’ai commencé par beaucoup aimer : Charlie n’avait pas sa place au lycée à cause de Whisky, il ne pouvait pas sortir avec les filles qu’ils aimaient à cause de Whisky, il ne se sentait jamais à la hauteur à cause de Whisky… Et puis à mi-parcours, je ne supportais plus ce personnage de Charlie, trop étroit d’esprit, trop jaloux, pas assez ambitieux, toujours à reporter la faute sur les autres. Heureusement, quelques pages plus tard, un thérapeute de l’hôpital où se trouve Whisky lui fait comprendre que sa colère contre l’accident de son frère et contre le monde entier et sans doute liée à ses regrets de ne pas avoir pu se réconcilier avec lui avant qu’il ne soit trop tard.
Dommage… dommage que le mélo un peu mielleux des deux derniers chapitres vienne affadir cet ambitieux roman ! Malgré tout, Annabel Smith aborde un sujet très délicat avec justesse, ca vaut donc le coup de s’y attarder.
Retrouver un court entretien d’Annabel Smith sur le Blog d’Angela Meyer, LiteraryMinded.
Ce post fait parti de mon challenge AWW2013.