Comme le rappelle sa récente campagne publicitaire sur la "banque du futur", les services de Boursorama sont déjà bien développés et largement utilisés sur mobile. La filiale 100% en ligne de Société Générale lorgnerait maintenant sur un autre support, s'il faut en croire une offre de stage parue le mois dernier autour du "Kinect Mobile Banking" (sic).
Au vu de la description du poste, le sujet est résolument exploratoire. Il s'agit principalement d'évaluer les opportunités liées à l'utilisation des interfaces corporelles (notamment via la technologie Kinect de Microsoft) et à l'implémentation d'applications bancaires dans les "box" internet. Pour ce faire, le stagiaire devra commencer par porter vers les environnements cibles les services existants (de bourse et de banque), avec un pilotage par la voix ou gestuel.
Le principe décrit par Boursorama est loin d'être nouveau : sans même s'attarder sur les cas d'utilisation en agence (notamment chez LCL, en France), un fournisseur technologique lituanien présentait dès 2011 une démonstration d'accès "domestique" aux services bancaires via Kinect ("Etronika Banking NUI") et plusieurs autres banques ont des expérimentations similaires dans leurs cartons.
Pourtant, le concept n'est (pour l'instant) jamais vraiment sorti du laboratoire et, encore à l'heure actuelle, il est extrêmement rare d'entendre un téléspectateur s'enflammer à l'idée de pouvoir consulter ses comptes, réaliser ses opérations bancaires et gérer sa situation financière sur son téléviseur, en le pilotant à distance, par des gestes ou à la voix). Pour ma part, je n'en ai même jamais rencontré un seul.
Et cette absence d'intérêt semble logique : malgré toutes les évolutions de comportements, le petit écran continue à se consommer dans un mode (relativement) social, ce qui n'est évidemment pas le plus pertinent pour accéder aux services de la banque, du moins comme on les connaît aujourd'hui. Qui plus est, avec la tendance contemporaine du "deuxième écran", smartphone ou tablette utilisé pendant les émissions télévisées, celui-ci est beaucoup mieux adapté à un tel usage.
Dans cette perspective, à quoi peut servir l'initiative de Boursorama ? La première réponse, au vu de la "tradition" technologique de la banque, est qu'elle va ainsi se familiariser avec des outils nouveaux, qu'il est impossible d'ignorer. Ensuite, pour ce qui concerne les possibles applications, tout est à faire : s'il est douteux que les services existants (consultation de compte, exécution de virement...) constitue une aubaine sur la télévision, il reste à imaginer les nouveaux modèles bancaires susceptibles de s'adapter à l'expérience du téléspectateur.
Information repérée grâce à A. Wintrebert (Marketing-Banque). Merci !