-Intermédiaire dans les échanges : la capacité d’éteindre les dettes et les obligations, notamment fiscales, constitue le « pouvoir libératoire » de la monnaie.
-Réserve de valeur;
-Unité de compte pour le calcul économique ou la comptabilité;
Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.
La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (et divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui presque entièrement dématérialisée et circule majoritairement sous des formes scripturales, notamment sur support électronique.
Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire donnée (le plus souvent un État). Elle y prend la forme de dépôts, de billets de banque et de pièces de monnaie, dites aussi monnaie divisionnaire. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système monétaire international. De facto depuis 1973 où les parités des principales monnaies mondiales cessent d'être défendues, les devises ne sont plus étalonnées directement ou indirectement par un poids de métal précieux. Leurs valeurs relatives fluctuent sur un marché international des devises dans le cadre d'un système de changes dits flottants ou flexibles.
Les aspects psychologiques de la monnaie
La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique. Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages.
Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte dimension d'action psychologique. L'affichage de plans de sauvetage gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence psychologique.
S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts. La psychologie du consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.
L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360 tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal plus rare mais beaucoup plus abondant…
L'argent dette - par l'artiste et vidéographe Paul Grignon