Chaque joueur s’étant baladé au moins une fois sur un magasin de jeux en ligne s’est posé cette question. Pourquoi les jeux dématérialisés coûtent-ils autant que leurs homologues en boîte ? Le PDG d’Ubisoft nous explique pourquoi cette situation ne doit pas changer.
Interviewé par le journal Le Monde, Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, a fait une déclaration qui étonnera plus d’un gamer :
« Les jeux numériques et les jeux en boîte sont au même prix, et cela devrait durer, car il n’y a pas de raison de changer »
Il n’est pourtant pas difficile d’imaginer les économies faites avec la vente dématérialisée. Hors les coûts de production, c’est toute la chaîne logistique (transport, magasin, vendeurs) qui est épargnée par cette méthode de vente. Comment se fait-il que ces économies ne se répercutent pas sur le prix final ?
En premier lieu, il faut savoir que le processus de numérisation implique des dépenses. L’acquisition de nouveaux espaces de stockage, ou le coût des charges de fonctionnement des serveurs a en effet un prix. Mais à aucun moment ces coûts ne remettent en question cette nouvelle tendance. Yves Guillemot admet pourtant que les jeux dématérialisés doivent présenter des avantages :
« Les jeux digitaux auront des avantages qui permettront d’avoir une expérience suffisamment intéressante [...] pour justifier le même prix »
Le PDG d’Ubisoft évoque un argument de vente surprenant : les mises à jour automatiques ! Pas très vendeur, d’autant plus qu’elles offrent rarement une nouvelle expérience aux joueurs, et que tous les clients (boîte ou dématérialisé) devraient naturellement en bénéficier.
Yves Guillemot donne par la suite un argument plus convaincant. Si l’on baissait le prix des jeux dématérialisés, la chaîne des distributeurs serait handicapée. Une raison bien plus réaliste que cette histoire de mises à jour pour le moins saugrenue.
« Il est aussi difficile de fixer un prix moindre pour les jeux dématérialisés, car les distributeurs seraient mis en porte à faux »
Un raisonnement défendu par le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs (SELL) : « Les éditeurs veulent peut-être protéger les circuits de distribution classiques », déclarait en 2012 Georges Fornay, le secrétaire général du SELL.