Interview de Mélodie, la fondatrice des « Troc Party »

Publié le 14 juin 2013 par Bypeople_fr @bypeople_fr

Fort d’un mouvement de mode et de crise économique actuelle, le nombre de « Troc-Party » n’a jamais été aussi important que maintenant.

Quoi de mieux ainsi pour comprendre son fonctionnement et le déroulement d’un tel événement, que Mélodie Turquet, organisatrice de troc, et fondatrice de la Troc-Party. Découvrez son  interview .

Bonjour Mélodie, pour commencer, comment l’idée de ce type de troc (avec un quota d’article en fonction de ce que l’on ramène),  t’est-elle venue ?

J’ai voulu instaurer ce que j’appelle un « troc collectif » car je voulais agrandir les possibilités d’échanges au maximum. De cette manière, les participantes apportent les vêtements qu’elles souhaitent troquer, nous les comptons et ce nombre constituera leur quota de troc. De manière à garantir une certaine qualité, nous filtrons chaque vêtements en compagnie de leur propriétaire.

Selon toi, en quoi ton troc se différencie t-il des autres trocs de main à main ?

Ce système de troc se différencie car il permet d’avoir le choix entre les vêtements de toutes les participantes. Un troc de main à main limite celui-ci entre les deux personnes concernées car pour que l’échange ait lieu, il faut que chacune des deux personnes trouvent au moins un article qui leur plait chez l’autre, ce qui est souvent difficile. Notre système permet de contourner le problème.

Concernant ta prochaine « Troc Party », j’ai vu qu’il y avait beaucoup d’inscrits. Pourquoi un tel succès, selon toi ?

Je penses que le troc revient au goût du jour d’une part par la crise économique, et d’autre part par notre société du « consommer toujours plus ». Les gens veulent continuer à renouveler leur dressing sans cesse, sans dépenser trop d’argent. De plus les « Troc Party » sont un véritable moment d’échange au sens large, on échange ses vêtements mais on fait aussi des rencontres, on découvre de nouveaux lieux, on change le quotidien…

Ton aventure dure depuis plus d’un an déjà, j’aimerais connaître ton ressenti désormais, comparé au début .

Face au succès que nous rencontrons, des tas de possibilités s’offrent à nous. J’ai envie de pousser encore plus loin : création d’association, évolution du site internet, diversification des événements… C’est un projet fleurissant et je suis enthousiaste à l’idée de le développer et d’imaginer ce que pourra être le troc de demain.

Ta meilleure année de docte ?

Pour moi les meilleurs moments sont ceux où la soirée se prolonge. Un soir, nous sommes restées avec quelques troqueuses jusqu’à la fermeture du bar et avons dansé, ri et chanté, c’était bien. Nous faisons parfois de belles rencontres, c’est un peu notre motivation secrète !

Es-tu toi même une troc addict ou, une accro des bonne affaires ?

Je ne peux pas dire que je suis une accro des bonnes affaires mais j’essai de faire attention à ma façon de consommer. Je suis parfois révoltée qu’un simple t-shirt en coton soit vendu à 150€ sous prétexte du prestige  de la marque. Nous ne faisons plus attention à ce que nous achetons et comment nous l’achetons. Le troc est une manière plus saine de consommer dans une société où les modes passent, où il faut sans cesse se renouveler et où la façon de s’habiller compte beaucoup. Il est porteur de valeurs qui sont bonnes à réintégrer dans notre façon de consommer : l’échange, le partage et le recyclage.

Propos recueillis par Yannis Sioudan

Site internet : Trocparty.com