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Retraites: les commentateurs hypercondriaques.

Publié le 14 juin 2013 par Juan
On couine, on craint, on proteste, on s'indigne. Rien n'a commencé, mais ce n'est pas grave. La France serait hypercondriaque. Elle a mal avant d'avoir mal.
Le fameux rapport Moreau n'est publié qu'aujourd'hui mais l'on saurait déjà tout, et tout serait déjà diffusé. Pourtant, plutôt que de protester avant de connaître, il valait mieux mieux comprendre, répéter et ressasser les enjeux de cette réforme que tous jugent nécessaires.
Misère de la démocratie ?
Le Figaro, comme d'autres conservateurs, multiplient les publications de sondages pour nous convaincre que les Français veulent "l'alignement des régimes public/privé". Quelle hypocrisie... les métiers du service public ressemblent-ils à ceux de l'immense secteur privé ? Structurellement, non. Mais cela n'empêchent pas les sondages les plus crétins. Le Parisien nous explique que les Français préfèreraient travailler plus longtemps mais payer moins. Sans rire... Travailler ou être chômeur ? L'Expansion sait déjà que le gouvernement "n'entend pas toucher aux régimes spéciaux". Fichtre... encore une confidence de conseiller sans pouvoir... Et d'ailleurs, quelle information ! Quelques sarko-fans croient encore que Sarkozy les avait éradiqués...
Les Echos, quotidien informé,, il y a trois jours, trois jours trop tôt, énumérait quand même les 10 enjeux, avec précision:
1/ Mode de calcul : le casse-tête des fonctionnaires
2/ Pompiers, policiers, douaniers : des départs dès 52 ans et 57 ans
3/ Des régimes spéciaux encore avantageux
4/ Veufs, veuves : de fortes différences
5/ Des députés et sénateurs encore choyés
6/ Hommes-femmes : l’inégalité des salaires se reflète dans les pensions
7/ Polypensionnés : réforme impossible ?
8/ Espérance de vie : les ouvriers défavorisés par rapport aux cadres
9/ Des droits familiaux qui pourraient évoluer
10/ Professions libérales : départs plus tardifs
Les cris, les craintes embrouillent le débat quand celui n'a pas commencé. Les positions sont connues. Les enjeux aussi. Il manque de l'argent. Nos systèmes sont injustes et incompréhensibles. On ose espérer qu'il n'y aura aucune manifestation avant que le sujet ne soit enfin un peu développé.
On n'est sûr de rien.
On se souvient de 2010, une longue manipulation. Il reste facile de jouer aux désabusés, de lâcher un "j'vous l'avais bien dit". Cela ne manque aucun pain.
La France n'est pas hypercondriaque. Elle sait qu'elle a mal. Les commentateurs le sont. Amateurs ou professionnels, ils racontent ce qui ne s'est pas encore déroulé.


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