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L’instauration d’un jour de carence dans la fonction publique a fait chuter les arrêts pour « maladie ordinaire » de 43% entre 2011 et 2012. Cette mesure sera pourtant supprimée en 2014 pour satisfaire les syndicats.
Selon une étude du cabinet Sofcap/Sofaxis (1), les arrêts-maladie d’une journée ont chuté de 43 % entre 2011 et 2012 dans la fonction publique territoriale.
A l’origine de ce recul on trouve la mise en place d’une journée de carence par la précédente équipe gouvernementale. Cette mesure permettait de ne plus rétribuer la première journée d’arrêt-maladie des ronds-de-cuir (contre 3 jours de carence dans privé).
Dans le détail, les arrêts d’une journée ont diminué de 43,2 %, ceux de deux jours de 18 %, et ceux de 3 jours de 12,2 %.
Soucieux de maintenir les privilèges de leurs ouailles et le confort des tire-au-flanc, les syndicats de la fonction publique ont toujours été vent debout contre cette disposition.
Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, les a entendus. Début 2013, elle a indiqué que cette disposition serait supprimée en 2014.
Pour justifier cet arbitrage, la ministre a affirmé que la mesure était coûteuse et inefficace.
Il s’agit d’un double mensonge comme en atteste chiffres produits par le cabinet Sofcap.
Pour Dominique Tian, député des Bouches-du-Rhône, à l’origine de ce dispositif, la fin de la journée de carence va « encourager un système laxiste et l’absentéisme des fonctionnaires ».
Et Dieu sait qu’en matière d’absentéisme, les fonctionnaires n’ont de leçon à recevoir de personne.
Alors qu’il se maintient historiquement sous la barre des 4 % dans les entreprises, l’absentéisme dépasse fréquemment 8 % dans la fonction publique et atteindrait même 12 % dans les collectivités locales.
Le coût de ces salves d’arrêts-maladie est considérable pour la collectivité : on estime que 1 % d’absentéisme coûte environ 1 % de la masse salariale de l’entreprise ou de l’administration.
Rapporté à la masse salariale de la fonction publique (247 milliards d’euros), il coûterait donc de l’ordre de 24 milliards d’euros par an à la collectivité.
Même si la diminution des arrêts d’une journée, souvent posés avant ou en fin de week-end, ne représente que 1 % du coût total des absences en maladie ordinaire selon Sofcap, elle constituait une source d’économie appréciable en cette période de disette budgétaire.
En se rangeant du côté de syndicats, le ministère de la Fonction publique a tourné le dos à des contribuables qui seront appelés à boucher les trous dès 2014.
FL
1 : http://emailing.sofaxis.com/telechargement/note_regard_2013_R2411.pdf