En 2015, Mons sera la Capitale européenne de la culture aux côté de Plzeň (République Tchèque). Chaque année, deux villes du Vieux Continent accueillent en effet cet événement ce qui fait que la prochaine fois qu’une ville belge aura le privilège de ce statut, ce sera en… 2030! Autant dire qu’il est recommandé de prendre part aux festivités prévues pour ce grand rassemblement populaire. Mis en place en 1985, le concept de capitale européenne de la culture célèbrera donc ses 30 ans dans la ville du Doudou.
La plupart d’entre-vous a déjà entendu parler de Mons 2015 à travers l’imposant projet de rénovation de la gare par Santiago Calatrava, déjà à l’origine de la gare des Guillemins à Liège. Mais en quoi consiste exactement un capitale de la culture? Il ne s’agit pas d’un festival mais plutôt d’un état d’esprit, d’une envie de changer la vie de la ville à travers 100 projets aussi bien architecturaux que musicaux, des expositions, de la danse ou des fêtes artistiques dans la rue.
Pour encadrer ces projets, des artistes de renommée internationale soutiendront diverses initiatives en y apportant leur savoir-faire afin de faire rayonner Mons mais toujours avec une notion décalée. Ce sont les « artistes complices ». Parmi eux, on retrouvera notamment l’auteur de théâtre libano-québecois Wajdi Mouawad, le chorégraphe Frédéric Flamand et Jean-Paul Lespagnard.
Modeste, réactif et toujours prêt à se lancer dans de nouveaux projets, Jean-Paul Lespagnard est l’exemple type qui démontre qu’il n’est pas nécessaire de fréquenter les grande écoles de la mode pour se faire un nom dans la profession. Diplômé en stylisme et création de mode de Château Massart (IFPME, Liège), il se fait repérer lors du prestigieux Festival International de la Mode de Hyères. La chanteuse Yelle, qui partage avec lui le goût du style décalé, est l’une des premières à lui faire confiance en lui proposant de porter ses créations dans son clip Ce jeu.
A partir de là, il confectionnera de nombreux costumes pour plusieurs spectacles et lancera sa propre marque qu’il présentera en 2011 à Paris. Il en est aujourd’hui à sa sixième collection déjà. Je vous propose de découvrir son univers à travers quelques clichés de son atelier situé à Molenbeek-Saint-Jean.
Dans le cadre de Mons 2015, Jean-Paul Lespagnard fourmille d’idées quand aux directions que peuvent prendre l’événement. Pour commencer, il a revisité l’un des personnages du Doudou, L’Homme de Feuilles, à travers une série de clichés réalisés avec sa complice de toujours, la photographe Laetitia Bica. Symbole de la résurrection, l’idée était de travailler aussi bien avec de grands créateurs qu’avec des petites grands-mères qui tricotent chez elles et de créer des ponts entre tous. Pour la petite histoire, L’Homme de feuille est confectionné à partir de feuilles cueillies les jours précédant le Doudou. Chaque feuille est ensuite minutieusement cousue les jours et nuits avant le grand combat.
Un petit exemple de « Jean-Paul de feuilles » :
Plus concrètement, Jean-Paul participe à la conception de la Fêtes d’ouverture à travers la confection des costumes, des parades et des installations. L’événement, qui aura lieu un week-end de janvier 2015, devrait accueillir près de 25% du bassin de population montois, à savoir environ 100.000 personnes!
Il endossera également la direction artistique de la semaine en Folie consacrée à Milan. Ce concept invite la population à vivre, le temps d’un week-end, selon les coutumes d’une autre ville dans le monde.
Les commerçants du piétonnier montois seront également secondés par cet expert pour mettre sur pied la Mons Fashion & Design Week. D’autres initiatives du designer liégeois compléteront au fur et à mesure cette offre, toujours dans l’objectif d’inclure la population locale dans le processus.
Copyright photo « Jean-Paul de feuilles » : Laetitia Bica