Là d'où ils viennent, en Europe de l'Est, ils ont faim ; ne peuvent déclarer la naissance de leurs enfants
ni plus tard les scolariser ; n'ont pas accès au travail ni aux soins...
Ils y sont privés des droits les plus élémentaires et sont considérés au mieux comme des étrangers. Au
pire, ils souffrent de discriminations dignes d'une autre époque...
Quand ils arrivent en France,ils sont malheureusement déjà armé pour (sur) vivre à ce qui les attend : au mieux un camp, au pire un bout de trottoir.
Le rejet, la haine et l'expulsion ? Ils les ont quasiment dans les gènes... Ne sont pas étonnés de les
retrouver en France...
Partout où ils se trouvent en Europe, leur intégration ne peut passer que par l'accès au droit... qu'on ne leur donne au pays de la Liberté, de l'Egalité, et de la fraternité qu'au compte goutte !
Car ce qui est innacceptable, c'est le démantèlement des camps sans autre proposition d'hébergement et d'intégration. Bien qu'européens, ils ne peuvent rester qu'au maximum trois mois en France. La durée de leur séjour sera illimité en 2014.
Voila pourquoi il est indispensable que l'Europe permette à ceux d'entre eux qui le souhaitent de s'intégrer et multiplie les efforts pour que la Roumanie et la Bulgarie participent à cet effort.
Histoire des Roms
Au nombre approximatif de huits millions répartis dans les Balkans, plus de trois millions d'entre eux habitent en Roumanie, soit plus de dix pour cent de la population.
Les changements géopolitiques survenus dans les pays de l'Est à la fin des années quatre-vingt ont accentué la crise économique, engendré la montée des nationalismes et fragilisé la situation des
roms.
Les Roms le plus souvent artisans, commerçants ou musiciens, travaillaient à l'époque et pour la plus part d'entre eux dans des fermes de l'état.
A la chute du régime, ils furent les premiers touchés par le chômage et rejetés par la majorité des citoyens qui libéraient ainsi des rancœurs accumulées durant la période communiste.
Les Roms ont alors été sédentarisés de force en obtenant diverses aides des gouvernements qui au fil du temps sont devenues de plus en plus aléatoires, rendant leur situation préoccupante.
Plus de 800 000 roms furent victimes des crimes commis par les Nazis. Par ailleurs, en Serbie comme en Roumanie, nombre d'entre eux furent esclaves jusqu'en 1850.
Evaluée à environ 10 millions de personnes, vivant essentiellement en Europe de l’Est, la population rome est aujourd'hui la première minorité ethnique en Europe.
Les Roms qui émigrent en France viennent pour la quasi-totalité de Roumanie et de Bulgarie. La Roumanie en compte en effet 2,5 millions, selon les ONG, quand la Bulgarie en recense entre 700.000 et 800.000, soient 10 % de sa population. Mais il existe aussi d’importantes populations romes en Hongrie (500 à 600.000), Serbie (400.000), Slovaquie (de 350.000 à 520.000) et République tchèque (300.000).
Ils quittent leur pays "d'origine" pour l'Europe pour fuir la misère et les discriminations. La Roumanie et la Bulgarie sont en effet les deux pays les plus pauvres de l’Union européenne. Etranglé par la crise depuis 2009, le gouvernement roumain a dû prendre des mesures d’austérité drastiques – notamment des coupes de 25 % dans les salaires des fonctionnaires – afin de respecter les normes de déficit fixées par le Fonds monétaire international en échange d’un prêt.
Du coup, de nombreux Roumains – Roms, mais aussi non Roms – tentent leur chance à l’étranger. La plupart des Roms qui partent sont issus des communautés traditionnelles, très pauvres, qui vivent dans les campagnes. Facteur aggravant, les Roms souffrent aussi d’un rejet de la population en Roumanie, comme en Bulgarie. Selon une étude effectuée en 2009 par le gouvernement, 7 Roumains sur 10 ne veulent pas qu’un Rom fasse partie de leur famille.
Face à la question des Roms, les réponses des pays européens varient, allant de la fermeté à des politiques favorisant l’intégration. Car l’Union européenne ne s’est pas réellement attelée au sujet, même si la Commission a débloqué une enveloppe de 17,5 milliards d’euros sur 2007 -2013 utilisée par douze Etats membres pour promouvoir l’intégration des Roms. La Roumanie, la Bulgarie, l’Italie, la Suède et l’Espagne en font partie. Pas la France.
Que viennent-ils chercher en France ?
Contrairement aux idées reçues, les roms sont en grande partie sédentarisés. Le travail ? Il faut se lever de bonne heure pour en trouver... Ils cherchent ici, comme tout un chacun, un travail et un logement.
Regards.fr
Jean-Michel Delarbre, militant de la LDH et du collectif Romeurope. Nous avons été choqués par ce propos et par ce qu’il révèle. Sachant que Manuel Valls ne méconnaît pas les conditions de vie des Roms, on peut affirmer qu’il s’agit là d’une stratégie. Sur le fond, la déclaration du ministre va à l’encontre de tout ce que nous constatons sur le terrain. Par-delà des particularités qui tiennent à leur histoire, à leurs conditions de vie difficiles dans les pays d’origine, ce sont des migrants comme les autres. La très grande majorité d’entre eux aspire à avoir un logement et un travail, à gagner de l’argent, à mener une vie familiale et à voir leurs enfants scolarisés. C’est d’abord parce qu’ils connaissent une situation d’insécurité sociale terrible, doublée d’une forte stigmatisation dont ils sont victimes, qu’ils n’y parviennent pas.
Quid des « raisons culturelles » évoquées par le ministre qui seraient un obstacle à l’intégration de ces populations ?
Certains éléments culturels contribuent peut-être à renforcer la difficulté. Les Roms ont par exemple la volonté de maintenir la tradition d’une vie en groupe familial large – tradition qui existe d’ailleurs également chez d’autres populations, notamment africaines. Les migrants tiennent à cet aspect communautaire qu’ils reconstituent dans les campements. Ceci dit, quand on leur offre la possibilité d’avoir un logement digne de ce nom, quand on favorise leur accès au travail et la scolarisation de leurs enfants, on s’aperçoit que ces habitudes peuvent être surmontées. On a aussi la possibilité de créer des structures d’accueil qui permettent de prendre en compte cette spécificité familiale. Des expériences se mènent dans le département du 93, par exemple à Saint Denis autour du Hanul [1], ou encore à Montreuil et Aubervilliers avec les villages dits d’insertion. Dans le Val-de-Marne, une initiative a permis d’associer les familles Roms à la construction de leur logement. Des solutions existent si les pouvoirs publics s’en donnent les moyens.
Le parallèle mérite d’être nuancé. Au mois d’août dernier, une circulaire interministérielle est passée, témoignant d’une évolution positive. Elle concernait « l’accompagnement du démantèlement des campements », ce qui n’était en soi pas tellement rassurant. Mais son contenu était intéressant. Nous continuons d’ailleurs à nous appuyer sur cette circulaire qui prévoyait que l’Etat et les pouvoirs publics mènent un diagnostic social sur les besoins de ces populations avant tout démantèlement. Elle offrait ainsi la possibilité de proposer aux Roms des solutions alternatives en matière de logement et d’implantation. Mais depuis, les faits ont démenti ces bonnes intentions. A la rentrée nous avons connu une vague d’expulsions largement à la hauteur de celle qui eut lieu sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2010-2011. Le rythme des expulsions s’est un peu calmé pendant l’hiver, notamment en raison de décisions de justice en Seine-Saint-Denis qui ont octroyé par exemple un délai de délai de 4 mois pour le démantèlement d’un camp à Rosny-sous-Bois. Idem à Evry, dans la ville du ministre de l’Intérieur ! Quant à la dernière déclaration de Manuel Valls, elle atteste d’une volonté maintenue de stigmatiser ces populations et de mener une politique répressive.
Leurs conditions de vie se détériorent. Ils sont contraints de trouver de nouveaux lieux toujours plus précaires, plus dangereux, plus éloignés que les précédents. Du coup, le travail des associations sur le terrain est compromis. Et par ailleurs, de telles déclarations encouragent les réactions xénophobes, racistes, des populations qui côtoient les Roms. Comme les municipalités ne font rien localement pour assurer l’évacuation des ordures, créer un accès à l’eau et aménager des sanitaires corrects dans les campements, la situation devient insupportable pour les riverains… Nous sentons monter des tensions qui pourraient déboucher sur des violences.
Cet hiver, le dispositif d’aide au retour a été supprimé et les montants réduits. N’est-ce pas l’équivalent d’une double peine ?
Cela s’inscrit dans le cadre de la politique répressive qui est menée aujourd’hui. Mais le gouvernement français n’est pas seul responsable. L’Europe pourrait obliger les Etats membres à mieux accueillir ces populations et contraindre des pays comme la Roumanie ou la Bulgarie à améliorer leur situation sur place. Certes, « obligation » est un grand mot concernant l’Union européenne. Mais celle-ci aurait en tout cas les moyens d’inciter au respect des droits et de financer des projets. Il existe des fonds européens largement sous-utilisés. Seulement voilà, la politique menée à l’encontre des Roms est tellement répressive que très peu d’institutions publiques se demandent s’il existe des leviers financiers pour agir autrement.
Quelles solutions pour l'intégration ?
Cliquez sur l'image pour consulter le guide ROMS ET DISCRIMINATIONS :DU CONSTAT A LA MISE EN ŒUVREDE SOLUTIONS CONCERTÉES publié par Romeurope
Mina Andreeva, porte-parole de la commissaire européenne Viviane Reding, a sévèrement tancé la France pour sa politique en 2012.
C’est aux États membres que reviennent en premier lieu la responsabilité et la compétence d’améliorer le sort de leurs populations marginalisées, et c’est donc à eux qu’il incombe d’abord et avant tout de prendre des mesures de soutien en faveur des Roms. Pour les y aider, l’UE a mis à leur disposition un large éventail de moyens d’actions et d’instruments juridiques et financiers. Or, la Commission a constaté que seuls 12 États membres ont clairement identifié un financement consacré à l'intégration des Roms.
À cela s’ajoutent les discours officiels sur la prétendue délinquance et la soi-disant irresponsabilité des Roms. Ces derniers, surtout s’ils sont tenus par les plus hautes sphères de l’État – les ministres, le chef de l’État –, ont des répercussions très négatives sur les personnes visées. D’une part, la visibilité de ces derniers dans l’espace public se trouve accrue ; d’autre part, ces discours renforcent les stéréotypes et les idées reçues. De fait, les Roms sont aujourd’hui très souvent associés à une population misérable, oisive, vivant dans des habitats précaires… et posant problème. On peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure les discours associatifs qui insistent systématiquement sur l’état d’exclusion des migrants roms en France ne viennent pas renforcer l’idée, déjà dominante, selon laquelle les Roms seraient par définition ou par nature une population marginale.
Enfin, les migrants roms rencontrent les mêmes problèmes que toutes les personnes qui se trouvent en situation précaire. La raréfaction des emplois non qualifiés et des petits métiers, ainsi que la tolérance moindre des autorités à l’égard des activités à la limite de l’informel comme la collecte et la vente des métaux recyclables, sont des faits avérés. Au bout du compte, les personnes en situation précaire ont-elles d’autres possibilités que de recourir à l’assistance sociale, aux emplois précaires et aux pratiques informelles, voire à la délinquance pour vivre au quotidien ?
De surcroît, si l’on tient compte, des politiques de rejet, que le nouveau gouvernement réuni autour de François Hollande ne semble d’ailleurs pas remettre en question, les pouvoirs publics semblent en partie responsables des pratiques qu’ils dénoncent pourtant avec force : l’errance, de terrain vague en terrain vague, qui résulte des évacuations à répétition, la recrudescence des activités informelles, voire la délinquance, qui constituent de facto les principales ressources dont disposent les personnes en question pour vivre.
Suivant ce constat, on peut se demander s’il existe bien une « question rom » ou une « question des Roms » comme le laissent penser les nombreux discours et les débats au sujet des Roms. D’une certaine manière, ce ne sont pas les personnes qui posent problème, mais plutôt le système, qui, à cause des logiques économiques propices à la précarisation et à l’exclusion, et des politiques de rejet orchestrées par les pouvoirs publics, limite de facto les possibilités d’insertion des personnes en question.
Bien sûr, les idées exprimées ici mériteraient d’être développées mais la confrontation des points de vue au sujet d’expériences concrètes d’insertion autorise toutefois quelques affirmations. Il apparaît ainsi que loin de constituer une population homogène, marquée par l’exclusion ou la précarité, les Roms sont divers : certains d’entre eux requièrent un accompagnement parce qu’ils se trouvent, pour une raison ou pour une autre, en difficulté, d’autres, en revanche, ont réglé par eux-mêmes ou avec l’aide de soutiens extérieurs le problème de l’insertion, lequel est – faut-il le rappeler ? – commun à tous les individus, et ce, quelle que soit leur origine. Aussi, la « question rom » ne constitue-t-elle pas un problème qui serait inhérent aux Roms. C’est par contre une création des sociétés dominantes et de leurs institutions qui, en désignant des personnes ou des groupes comme problématiques à cause de leurs pratiques, alimentent ces processus majeurs de la régulation sociale que sont l’actualisation des normes, la différenciation sociale et l’identification des boucs émissaires.
Tout en déconstruisant certaines idées reçues à propos des Roms, les réflexions exprimées ici débouchent par ailleurs sur des questions de société. Quel « droit à la ville » peuvent revendiquer les personnes en situation précaire dans des villes qui sont façonnées par les intérêts économiques et dans lesquelles les individus faiblement dotés ont de moins en moins de prises ou d’opportunités pour vivre ? Le précariat constitue-t-il la seule alternative à l’assistance sociale en dehors des pratiques dites « déviantes » et de la délinquance ?
D’autres questions concernent plus directement l’action humanitaire et le travail social. Comment, en effet, intégrer des personnes en situation précaire dans un système qui produit lui-même de plus en plus d’exclus ? L’équation est sans doute impossible à résoudre avec l’approche technique qui domine aujourd’hui sous couvert de « bonnes pratiques » ; mais à quoi servent alors l’action humanitaire et le travail social ?
19Bien sûr, il est plus facile de poser des questions que d’apporter des réponses. Même s’il est important de considérer les mécanismes à l’œuvre dans la production des inégalités et de la précarité, il ne faut pas pour autant renoncer aux actions de terrain car ces dernières procurent immédiatement ou à court terme des ressources indispensables aux personnes en difficulté. En fin de compte, il s’agit bien de combiner les actions en direction des personnes en difficulté avec une remise en cause du système. Cette combinaison est sans doute un défi et un enjeu majeurs pour les acteurs de l’humanitaire et du travail social, et, plus largement, pour nos sociétés en perpétuel devenir.
Histoire des Tsiganes et des Voyageurs par ouakthecat
Sources
http://www.nadara.org/romsnad3.html
http://www.francesoir.fr/dix-questions-sur-roms-56143.html
Autour des roms sur ce blog
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-parsole-d-enseignants-quand-on-expulse-les-roms-on-casse-les-enfants-112668869.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-les-expulsions-de-roms-ont-repris-a-dijon-et-ailleurs-109453217.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-la-chasse-aux-roms-se-poursuit-partout-en-france-110496478.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-incendie-et-expulsion-a-lyon-de-squats-de-roms-les-13-et-14-05-2013-suite-117785283.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-60-roms-expulses-a-montreuil-93-entre-mous-et-bitume-117535159.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-roms-halte-a-la-terreur-du-gouvernement-manif-25-mai-2013-117965419.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-l-asefrr-denonce-des-expulsions-illegales-de-roms-en-essonne-116499296.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-incendie-a-lyon-dans-un-squat-de-roms-les-martyrs-de-lavirotte-117763751.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-scolarisation-des-enfants-roms-les-droits-bafoues-117807992.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-alerte-interventions-concertees-sur-les-roms-de-bastille-republique-118455654.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-faites-des-economies-triez-vos-sans-abri-118161755.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-nice-ni-droit-au-logement-ni-droit-a-la-requisition-alors-ou-vont-ils-aller-118237237.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-chasse-aux-roms-quand-ceux-qui-ont-peur-de-l-avenir-chassent-ceux-qui-souffrent-du-present-110669988.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-voyage-au-pays-des-roms-a-montreuil-93-103135696.html
http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-en-cours-102211450.html