Il n'y a pas que les églises à Roberval où l'histoire de la ville transparaît (ou disparaît). Plusieurs édifices plus modestes participent à l'histoire, qu'elle concerne l'ensemble de la ville ou seulement quelques-uns des robervalois d'origine comme moi.
Le cas de la Maison Donaldson est probablement unique, par contre. Érigée en 1872 en face de l'église Notre-Dame, elle a abrité une cordonnerie, un magasin général, une station d'essence, un restaurant et les bureaux de la chambre de commerce... mais elle demeure depuis le début, la propriété de la famille Donaldson qui lui a donné son nom. C'est aussi (à ma connaissance) la seule maison de Roberval a avoir été classé "bien culturel" par le gouvernement du Québec (la liste des biens robervalois classés culturels peut-être consultée ici).
À l'autre bout de la ville, juste à côté de l'ex église St-Jean-de-Brébeuf, l'ancien presbytère de cette paroisse a lui aussi été vendu et abrite aujourd'hui un restaurant, "Le tout à Vallée" qui a changé les couleurs du lieu, mais conservé la croix en guise de marqueur historique.
Côté art, j'ai jeté un oeil dans la cour arrière de Léonard Simard, qui habitait justement une très vieille petite maison sise entre le couvent des Ursulines et Le Palais de justice. On y retoruve aujourd'hui une sculpture de l'artiste appelée Solstice - que l'on peut aussi voir du Jardin des ursulines. L'oeuvre évoque la région avec sa forme de Lac et les rivières affluentes qui y coulent.
Sinon, la cour de M. Simard, qui est décédé en 2010, montre des plaques et sculptures diverses - on y voit même une girouette. L'homme, qui avait une notoriété qui dépassait la région, avait réalisé pour Roberval une série de bustes en hommages aux bâtisseurs et personnages historiques importants de la ville.
En face de St-Jean-de-Brébeuf, c'est aussi la Place de la Traversée du Lac, célèbre marathon de nage longue distance en eaux libres. On y retrouve maintenant une mosaïque pour marquer l'entrée de la place, une oeuvre réalisée en 2010 par plus de 600 personnes (de partout dans le monde) qui étaient de passage dans le cadre d'une compétition de niveau mondial présenté à Roberval en 2010.
Si la Maison Paré n'a pas la renommée de la Maison Donaldson, c'est qu'elle n'a de signification historique que pour une poignée de gens de la famille Paré. Si je l'ai prise en photo lors de mon passage, c'est qu'elle est à vendre. Or c'était dans cette maison qu'habitaient mes grands-parents dans ma jeunesse (je parle ici des parents de ma mère, ceux de mon père habitaient le rez-de-chaussée de la maison près de l'église St-Jean-de-Brébeuf dont j'ai parlé dans mon billet précédent). La Maison Paré est demeuré dans la famille, quand mon grand-père l'a vendue à mon oncle Raymond il y a quelques décennies. Le fils de ce dernier l'a récemment habitée, avant son départ pour le Texas, et sa vente signifiera qu'une autre partie de mes souvenirs d'enfance sembleront s'évaporer.
Par contre, en passant Rue Paradis, j'avoue que ma surprise a été totale en voyant ce hangar. J'étais évidemment repassée dans ce coin de la ville à plusieurs reprises quand j'habitais Roberval à la fin des années 90, et j'avais certainement exploré le coin lors de passages épisodiques depuis, mais je n'avais jamais remarqué que le hangar était encore debout.
C'est que ce hangar, il a été construit soit en même temps que la maison située sur ce terrain - donc on parle du milieu des années 1940 - soit peu de temps après. Et c'était le hangar de mon grand-père (le père de mon père celui-là), situé juste derrière la maison qu'habitaient mes parents quand je suis né.
Cette visite m'a donc rappelé que si certains éléments de mon histoire personnelle disparaissent, d'autres semblent surgir alors que je les croyais disparus.
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